(Michael Henry Wilson; Armand Colin; 640 pages)
Michael Henry Wilson, ancien collaborateur de Positif et récemment décédé, se penche sur cinquante-huit cinéastes américains. Si certains choix semblent inévitables (Cassavetes, Eastwood, Griffith, Hawks, Kazan, Kubrick, etc...), il s’est également intéressé à des cinéastes que l’on n’aurait pas forcément imaginé voir dans un tel ouvrage comme Ida Lupino (que nous sommes néanmoins ravis de retrouver ici tant sa carrière de réalisatrice est passionnante), Cy Endfield ou Phil Karlson.
Si le nombre et le choix des cinéastes étudiés nous semblent dans un premier temps très intéressants, nous devrons assez rapidement reconnaître que le format des différent textes n’est peut-être pas le mieux adapté. En consacrant à chacun environ 10 pages, l’auteur nous propose en effet des textes trop courts pour lui permettre de tirer une analyse suffisamment développée des nombreux éléments qu’il énumère, mais également trop longs pour lui permettre de poser un regard synthétique sur les sujets abordés (en clair, suivant l’angle selon lequel on les regarde, les textes manquent soit de hauteur, soit de profondeur). Heureusement, certains textes (celui sur Ida Lupino justement) parviennent à trouver une approche plus intéressante que d’autres (le texte sur Raoul Walsh est-il un texte sur le cinéaste ou sur son film Band of Angels?).
Nous devons toutefois souligner la qualité de l’aspect général de l’ouvrage (sobre, avec une iconographie rare mais bien mise en valeur), mais également la grande connaissance du cinéma américain dont fait preuve son auteur! Il est juste regrettable qu’il ne soit pas parvenu à trouver une approche plus adaptée à son propos. Cela aurait probablement permis à À la porte du paradis. Cent ans de cinéma américain, cinquante-huit cinéastes de devenir un ouvrage de référence.
Nous doutons malheureusement qu’il le devienne!
