Nick (Jason Statham), un garde du corps paumé vivant à Las Vegas, devient la cible de criminels après qu’il ait aidé une amie à se venger de l'homme qui l’a violée.
Réalisé par Simon West | Dans les salles du Québec le 30 janvier 2015 (VVS Films)
Deuxième adaptation cinématographique du roman Heat de William Goldman, ce dernier étant d’ailleurs le scénariste de cette adaptation comme de la première, Wild Card est un film issu d’une autre époque. Donnant l’impression d’avoir été fait il y a vingt ans, le film n’est pas sans son charme vieillot, mais le résultat final est à la fois brouillon et trop familier pour être mémorable.
Simon West, à la réalisation, évite de prendre des risques. Dirigeant pour la troisième fois Jason Statham, que l’on connaît plus pour ses prouesses comme cascadeur que pour ses talents d’acteurs, il s’efforce de livrer un film d’action efficace. Les scènes de combats, sans surprises, sont tout de même réussies, mais l’amateur de cinéma du genre risque d’être insatisfait par leur rareté. Le scénario de Wild Card est plutôt axé sur le conflit intérieur qui préoccupe son protagoniste. Or, West est beaucoup moins habile dans un registre dramatique que dans les scènes de combats, tout comme son acteur qui peine à varier son jeu au-delà d’un stoïcisme de brute.
On pourrait trouver une audace dans le récit de Goldman qui cherche à étoffer légèrement un film d’action banal avec un aspect dramatique concret, mais le manque d’aisance dans ce registre n’est pas attribuable qu’à la vedette. Les péripéties forcées, qui doivent accommoder les deux tons du récit, sont difficilement rapiécées et la progression narrative semble souvent arbitraire. Parfois un film d’action, parfois un drame intériorisé, Wild Card aspire à être plus que la série B musclée qu’il semble être en apparence. L’effort est louable, mais raté.