30 janvier 2015

A Most Violent Year (L'année de toutes les violences) ***½

Au début des années 80, à New-York, Abel Morales (Oscar Isaac) tente de se faire une place dans le milieu du commerce du pétrole. Tout se passe plutôt bien, jusqu’à ce qu’il se voit confronté à quelques problèmes majeurs.

Réalisateur: J.C. Chandor | Dans les salles du Québec le 30 janvier 2015 (Remstar)

D’emblée, une multitude de qualités sautent au yeux: sens du cadre, facilité avec laquelle Chandor installe ses personnages, y compris secondaires (un geste, un mot ou un environnement suffisent). Nous comprenons ensuite très vite que le scénario est à l’avenant (rigoureux, sans esbroufe, limpide dans son développement).
En seulement trois films, Chandor témoigne d’une maîtrise et d’une efficacité impressionnantes, à tel point qu’il apparaît déjà comme un chouchou de la critique alors que son premier long métrage ne remonte qu’à 2011!
Cependant, pour être tout à fait honnête, A Most Violent Year, malgré les qualités évoquées, présente tout de même quelques faiblesses. Vers la fin notamment, lorsqu’il prend des allures de polar d’action, il se fait soudain moins convaincant (nous regrettons la rupture avec une certaine lenteur qui était jusqu’alors parfaitement maîtrisée). Chandor était à l’évidence plus à l’aise lorsqu’il maniait les dialogues et multipliait les rendez-vous dans des banlieues désertes… et surtout lorsqu’il observait les jeux de domination. Ce dernier aspect peut d’ailleurs être considéré comme le sujet de ce film dans lequel tout le monde est à un moment ou un autre en position de force ou de faiblesse, de domination ou de soumission... même s'il n'est pas interdit de voir dans A Most Violent Year un film désabusé sur la libre entreprise (génératrice de criminalité et corruption).
En plus de sa mise en scène maîtrisée, de son scénario bien construit, de son interprétation sans faille, c’est peut-être d’ailleurs la facilité avec laquelle A Most Violent Year multiplie les sujets sans en imposer qui confirme le talent de Chandor. Incontestablement, ce dernier signe un des films les plus réussis de ce début d’année... malgré nos légères réserves!
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