20 février 2015

Elephant Song (La chanson de l'éléphant) **

Lorsqu'un psychiatre disparaît sans laisser de traces, le directeur le l'hôpital psychiatrique dans lequel il travaille (Bruce Greenwood) essaie d’éclaircir la situation en s’entretenant avec un des patients (Xavier Dolan).

Réalisateur: Charles Binamé | Dans les salles du Québec le 20 février 2015 (Les Films Séville)

Elephant Song est un huis-clos permettant à deux hommes de s’affronter psychologiquement. Pour qu’un tel film fonctionne, il est bon de pouvoir se reposer sur une interprétation solide. Malheureusement, elle ne l'est qu'en partie. Même si nous avons activement défendu Xavier Dolan au moment de la sortie de son superbe Mommy, nous devons en effet admettre qu’il n’est pas, n’a jamais été, et ne sera probablement jamais un acteur talentueux! Lui confier un rôle difficile (jeune homme psychologiquement très fragile) dans ce genre de projet relevait de l’inconscience. Était-ce un choix délibéré de la part du réalisateur ou un choix purement marketing? Le fait est: le duo d’acteur ne fonctionne mal. On a d’ailleurs presque le sentiment que, doutant de la possibilité d’obtenir un résultat à la hauteur de ses attentes, Binamé fait tout pour éloigner son affrontement psychologique de ce qu’il aurait dû être. Ses armes de distraction massives sont multiples: usage d’une réalisation qui abuse d’angles de caméra digne d’un débutant en mal de reconnaissance, caméra semblant se forcer à être toujours un peu légèrement en mouvement (peut-être pour ne pas être accusée de faire du théâtre filmé), éléments narratifs inutiles et mal maîtrisés (les arrêts-retours constants vers les interrogatoires, mais également les souvenirs d’enfance). Malheureusement, rien de tout cela ne fonctionne.
Ces arbrisseaux semblent vouloir cacher une forêt de baobabs totalement inconsistante. Inutile de préciser qu’ils n’y parviennent pas.
Heureusement, ici ou là, quelques instants presque réussis sauvent l’ensemble de la catastrophe… mais de peu!
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