7 juillet 2015

DVD: The Face of an Angel *½

(Réalisateur : Michael Winterbottom; disponible en DVD et Blu-Ray au Québec chez Métropole Films à partir du 07 Juillet 2015)

Le dernier film de Michael Winterbottom n’est pas le ratage que certains laissaient supposer, mais il est loin d’être une réussite pour autant. Au mieux, c’est un chapitre de plus à ajouter à une œuvre éparpillée dans tous les sens (The Trip, A Mighty Heart, Killer Inside Me, Road to Guantanamo...). Au pire, il est la preuve irréfutable que le réalisateur anglais tourne trop… et peut-être n’importe quoi.
Sur une toile de fond pourtant captivante (l’affaire Meredith Kercher fictionnalisée et les rebondissements judiciaires qui en découlent), Winterbottom raconte la crise d’un cinéaste anglais en quête d’inspiration pour un nouveau projet. C’est certes porteur d’un air de déjà-vu, mais se dessine dans ce personnage de réalisateur tourmenté l’esquisse d’un autoportrait à première vue intéressante (comme l’avait fait Coppola dans son beau Twixt). Malheureusement, sans doute pour préserver une certaine distance, Winterbottom a cru bon d’entremêler cette piste pourtant prometteuse avec plusieurs autres qu’il se plaît à mettre en scène dans un ensemble en manque de cohésion.
À vouloir être sur tous les fronts (la solitude tourmentée du réalisateur séparé de sa femme, le discours contre les médias modernes, la réflexion sur la création, le procès, l’enquête policière..), The Face of an Angel est réduit à une série de sous-intrigues assez banales, artificiellement menées et évacuées de tout point de vue original. Pourtant, il y avait à la base un authentique sujet à creuser, soit celui d’explorer cette part de culpabilité et de responsabilité présente en chaque artiste se nourrissant du réel. Mais, à l’évidence, Winterbottom, cinéaste trop dissipé pour ça, n’est pas à la hauteur de la tâche. Jamais son film ne parviendra à formuler une émotion tangible, ni à transcender les situations-clichés.
Reste à la fin un « film carte postal » enamouré des paysages de la Toscane et surtout la révélation de la jeune Cara Delevingne, éblouissante à chacune de ses apparitions.
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