17 juillet 2015

Trainwreck (Cas désespéré ) ***

Toujours célibataire, Amy accumule les aventures d’un soir, convaincue que la monogamie est un concept irréaliste. Un jour, on lui confie l’écriture d’un article sur un jeune docteur spécialisé en médecine sportive. Cette rencontre va chambouler sa vision des choses.

Réalisateur : Judd Apatow| Dans les salles du Québec le 17 Juillet (Universal)

Après deux beaux films très personnels (Funny People, This is 40) et le départ graduel de ses fidèles collaborateurs vers les sommets d’Hollywood (James Franco, Jonah Hill, Seth Rogen et maintenant Paul Rudd converti en Ant-Man), on pouvait se demander ce que Judd Apatow allait faire par la suite. Pour l’instant, Trainwreck constitue la meilleure et néanmoins modeste réponse à cette question. Sa principale nouveauté, c’est le visage féminin qu’il introduit dans le cinéma d’Apatow, jusque-là mené par des protagonistes masculins. Ce visage est celui de l’actrice et humoriste américaine Amy Schumer qui est aussi l’auteure du scénario. Elle est de tous les plans du film ou presque, et affiche une présence comique des plus attachantes.
Pour le reste, nous sommes en terrain conquis (la verve comique multipliant les références à la culture pop, les amertumes et les angoisses de l’âge adulte, la famille, le sexe, la bromance...). Cela permet à Apatow de poser un regard bienveillant et plein de tendresse sur des jeunes adultes qui cherchent à s’accomplir, à connaître une vie affective et professionnelle épanouie. Le film déroule des moments de pur régal, où s’affiche plus que jamais la personnalité d’Apatow, sa mise en scène discrète et pourtant expressive, toujours au service de ses acteurs et de leurs personnages. À ce niveau-là, Trainwreck fonctionne merveilleusement bien.
C’est pourtant justement ce qui agace, comme si après quatre films Apatow peinait à revitaliser son jeune cinéma et se contentait par conséquent de se limiter au confort. À l’instar de ses personnages, Judd Apatow fait face à un choix : accepter la maturité, ou non ? Dans ses plus beaux moments (inattendus, comme la séquence des funérailles ou les discussions entre sœurs), Trainwreck dévoile la dimension dramatique vers laquelle Apatow tend, encore trop timidement. On espère réellement que pour son prochain film, il osera pleinement faire le saut, à l’instar d’un Woody Allen ou d’un James L. Brooks….
A suivre.
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