26 février 2016

A Perfect Day (Un jour comme les autres) **½

Un petit groupe d’aide humanitaire parcourt l’ex-Yougoslavie à la recherche d’un simple bout de corde pour extraire un cadavre d’un puits.

Réalisateur : Fernando León de Aranoa | Dans les salles du Québec le 26 février (TVA Films)

A Perfect Day dresse le portrait d’une zone de guerre (ici, l’ex-Yougoslavie à la fin du siècle dernier) et se démarque en tentant d’alléger son sujet. Pour ce faire, il s’intéresse à un incident spécifique avec un ton humoristique qui souligne l’absurdité de la situation : retirer un cadavre d’un puits pour en filtrer l’eau, les deux autres de la région ayant été minés.
Le scénario utilise le McGuffin qu’est la corde comme excuse pour forcer les personnages à sillonner le paysage. S’ensuivent diverses interactions avec des paysans et militaires, ce qui permet d'offrir un portait plus complet (et plus sérieux) des difficultés rencontrées. Pour leur part, les acteurs rendent agréable le temps passé en leur compagnie, plus particulièrement Benicio Del Toro qui offre une interprétation terre-à-terre servant de point d’ancrage au milieu d'une situation improbable.
Malgré une mise en scène conventionnelle, le scénario, les acteurs et la photographie fonctionnent sur une même longueur d’onde… jusqu’à ce que la musique embarque. Les choix musicaux douteux (des douzaines de chansons rock populaires interchangeables) s'accordent si peu avec le ton du reste du film qu'ils agissent comme répulsif pour le spectateur. En effet, la bande originale essaie si fort de s’éloigner de la réalité de la guerre pour alléger le film qu'elle se fait paradoxalement trop présente.
Nous avons tout de même envie de recommander A Perfect Day, au moins pour voir Del Toro. Il est juste malencontreux que les décisions musicales y amènent un bémol.
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