En décembre 1970, Elvis Presley se présente à la Maison Blanche pour rencontrer Richard Nixon. Sa requête: devenir agent secret fédéral auprès du Bureau of Narcotics and Dangerous Drugs.
Réalisatrice: Liza Johnson | Dans les salles du Québec le 29 avril 2016 (Remstar)
Le point de départ d’Elvis & Nixon est si improbable qu’il ne semblerait pas crédible s’il ne s’était pas réellement produit: la rencontre entre le King du rock’n’roll et un Président des États-Unis particulièrement impopulaire auprès des jeunes (la requête de Presley est encore plus improbable: obtenir un badge d’agent secret!).
À partir de cet embryon narratif, les scénaristes Joey Sagal, Hanala Sagal et Cary Elwes ne parviennent malheureusement pas à construire une œuvre à la hauteur de nos attentes. Ils passent à côté de tous les sujets potentiellement intéressants (les motivations réelles du King, sa personnalité et ses obsessions, le fonctionnement de la Maison Blanche vue de l’intérieur) et favorisent l’anecdotique et le remplissage. Au final, Elvis & Nixon ressemble à un amusant film de 30 minutes auquel on aurait ajouté près d’une heure de dialogues inutiles. Heureusement, les moments intéressants étant répartis sur l’ensemble du film, celui-ci parvient à conserver un minimum d’intérêt sur toute sa durée, mais nous ne pouvons nous empêcher de penser à ce qu’aurait pu donner un tel sujet entre de bonnes mains et interprété par des acteurs à la hauteur de leurs personnages. En effet, si Kevin Spacey cabotine délicieusement pour nous livrer un Nixon très convaincant, Michael Shannon peine à sortir de sa zone de confort et nous offre un Elvis terriblement fade. L’approche choisie étant celle de la comédie (et Spacey étant particulièrement drôle), sa prestation ne fait que plomber un peu plus un film qui n’en avait pas besoin.
L'avis de la rédaction :
Jean-Marie Lanlo: **
Martin Gignac: **½