13 mai 2016

Money Monster **½

Un homme désespéré, qui a perdu toutes ses économies après avoir suivi les conseils d’un gourou influent des médias financiers décide de se venger en le prenant en otage durant son émission, devant des millions de spectateurs dans le monde.

Réalisateur : Jodie Foster | Dans les salles du Québec le 13 Mai 2016 (Sony)

Jusque-là reconnue pour ses réalisations à caractère intimiste, Jodie Foster porte son cinéma vers de nouvelles hauteurs… plus commerciales. Money Monster, son quatrième film, intègre des éléments tous plus séduisants les uns que les autres. Que ce soit du point de vue de son casting très classe (Foster à la réalisation, George Clooney et Julia Roberts parfaits en têtes d’affiche), des thématiques abordées (l’hypocrisie des médias, leur pouvoir sur les gens, la sauvagerie du monde de la finance) ou encore du genre dans lequel il s’inscrit (le film d’otage, ici en live sur une grande chaîne de télévision), Money Monster a de quoi susciter la curiosité de son spectateur.
Servi par une mise en scène efficace de la part de Foster, qui laisse la part belle à ses comédiens et à leurs personnages (saluons au passage la remarquable séquence d’ouverture qui prend le pouls de la dynamique d’un studio de télévision, héritant du génie de la série The Newsroom), le film se laisse regarder avec un plaisir certain, particulièrement dans sa première partie.
Money Monster possède en effet tous les atouts pour faire passer un bon moment de cinéma, même s'il est loin de ses illustres modèles (Dog Day Afternoon, Network). S’il démarre bien, le film échoue en effet à maintenir l’intérêt tout le long de ses (trop) multiples rebondissements, finissant dans sa dernière demi-heure à perdre toute vraisemblance (cette traversée des rues new-yorkaises à pieds entre l’homme armé et son otage-star, devant une cohorte de policiers et médias). Quant à sa dénonciation des médias et de la cupidité des requins de la finance − illustrée par une scène assez réussie dans laquelle un patron de compagnie assume son escroquerie tout en prétextant n’avoir enfreint aucune loi et avoir respecté la logique du marché − elle demeure honorable certes, mais a des airs de déjà-vu.
Il lui manque l’intelligence, la sévérité et le ton incisif de l’écriture d’un Aaron Sorkin par exemple, qu’on aurait souhaité voir derrière le scénario… Au final, Money Monster reste un film divertissant, jamais vraiment ennuyeux, mais limité.
L'avis de la rédaction :

Sami Gnaba: **½
Jean-Marie Lanlo: **½
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