17 juin 2016

Chevalier **½

Bloqués sur leur luxueux bateau, six hommes décident de jouer à un jeu pour déterminer qui est le meilleur dans la vie de tous les jours.

Réalisatrice : Athina Rachel Tsangari | Dans les salles du Québec le 17 juin 2016. (EyeSteelFilm)


Productrice de quelques films de Yorgos Lanthimos (comme le déstabilisant mais trop peu vu Alps), le récent travail derrière la caméra de la réalisatrice grecque Athina Rachel Tsangari semble intimement lié au parcours de son collaborateur. Attenberg était une copie inférieure du plus jouissif Canine et Chevalier ressemble étrangement à The Lobster... en beaucoup moins mémorable.
Tout le film réside encore une fois sur un concept génial qui finit, ici, par s’essouffler avant la fin. Il s’agit d’une compétition pour savoir qui mène la meilleure existence. Tous les coups semblent permis pour arriver premier et entre manipulations de groupe et techniques de contrôle, les six hommes ne manqueront pas d’être humiliés. Il y a même au passage une réflexion sur la masculinité qui n’aurait certainement pas déplu à Michael Bay.
Cette brillante idée de départ fascine pendant sa première demi-heure avant de lasser par la suite. Le scénario simple et redondant s’avère vain et dès qu’une opportunité plus sombre apparaît, elle est instantanément balayée du revers de la main. On se demande ce que Roman Polanski aurait pu faire de cette riche matière première (surtout s’il est en mode Couteau dans l’eau) ainsi que le Bertrand Blier des beaux jours.
L’humour absurde fait sourire bien qu’il manque de venin et de tranchant. L’interprétation d’ensemble n’est pas mauvaise, la mise en scène alerte et quelques situations mieux dessinées réservent de surprenants moments. Ce n’est cependant pas suffisant pour garder l’intérêt jusqu’à la fin. Sans doute que tout était déjà dit dans le spectaculaire premier plan du film où une immense falaise se dresse devant des gens qui font de la plongée sous-marine. Ils vont rapidement frapper un mur, comme les spectateurs qui les suivent dans leurs jeux narcissiques et puérils.
L'avis de la rédaction :

Martin Gignac: **½
Jean-Marie Lanlo: **
Olivier Maltais: ***
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