17 juin 2016

Sunset Song **½

Au début du XXe siècle, Chris Guthrie (Agyness Deyn) et sa famille vivent sur une ferme en Écosse, sous la tyrannie d’un patriarche aux valeurs strictes.

Réalisateur : Terence Davies | Dans les salles du Québec le 17 juin (Cinéma du Parc)

La vie de cultivateur au début du siècle était ardue. C’est du moins ce qu’essaie de nous faire ressentir Sunset Song de Terence Davies. Cette adaptation d’un roman écossais s’intéresse au rapport à la terre de sa protagoniste, qui s’efforce de survivre malgré toutes les embûches que la vie sème sur son chemin. Le scénariste (également Davies) transmet cette difficulté à travers les réalités de l’époque qui s’acharnent sur la pauvre Chris.
Malheureusement, la direction artistique ne s’accorde pas suffisamment avec les thèmes du scénario. Davies cherche à nous faire sentir l’austérité de ce mode de vie mais évite toutefois l’inconfort naturel qui devrait en découler. Plusieurs petits détails incongrus de costumes, décors et maquillages minent ainsi constamment le réalisme de l’environnement (des personnages trop propres, un hiver pas assez froid). Ce ne serait pas aussi grave si la réussite du film, assez long, ne dépendait pas tant d’une atmosphère qui devrait servir le propos. Par contre, cela permet une direction photo remarquable qui donne envie de visiter ce coin de pays magnifique... tout n’est pas perdu!
Heureusement, lorsque le quotidien de la protagoniste lui accorde de rares moments de répit, cela fonctionne. C’est d'ailleurs à travers les quelques instants de détente et de bonheur que nous pouvons intégrer cette reconstitution historique. Les scènes fonctionnent à merveille lorsqu’elles laissent la place à Agyness Deyn, lui permettant de jouer sur tout le bagage qu’elle accumule depuis le début du film. Par contre, lorsqu’elle doit jouer sur un registre d'émotions plus fort, elle brise complètement l’illusion puisqu’elle n’arrive pas à maintenir son accent écossais lorsqu’elle pleure et hurle.
Au final, malgré quelques égarements, l’actrice rattrape le film. Elle parvient à nous faire découvrir cette femme forte et déterminée, à une époque qui n’encourageait pas cette attitude chez la gente féminine.
L'avis de la rédaction :

Olivier Maltais: **½
Jean-Marie Lanlo: **
Martin Gignac: ***½
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