21 août 2016

Livre: Quinze rounds

(Richard Bohringer, Flammarion, 300 pages)

Richard Bohringer ne laisse pas indifférent. Nous ne pouvons pas nier de sa part un réel talent, mais son côté «perpétuel écorché vif à la puissance 10.000» agace autant certains (dont l’auteur de ces lignes) qu’il en touche d’autres. Les seconds voient en lui de la spontanéité là où les premiers verront un personnage qui cache tellement un mal-être derrière ses excès qu’il finit par lasser.
Son dernier livre est à son image. Les premières pages semblent sincères, aussi foutraques que l’idée qu’on se fait de leur auteur, mais finalement touchantes, même pour les récalcitrants. Malheureusement, très vite, l’auteur laisse ses propres excès étouffer sa sincérité. Le bon gars déglingué au cœur gros comme ça devient alors progressivement une caricature de lui-même, et ses souvenirs enfilés en vrac deviennent si confus qu’ils intéressent de moins en moins le lecteur insensible à ce qu’ils représentent.
Mais avec ce livre, Bohringer souhaite-t-il s'adresser à tous? Probablement pas. Quinze rounds semble écrit pour les inconditionnels de l’acteur. Par conséquent, si le livre agace les récalcitrant à l’univers de son auteur, il plaira peut-être à ceux qui l’admirent.
Nous leur laisserons donc le soin de juger par eux-mêmes, sans vouloir trop les décourager. Nous leur souhaitons même une bonne lecture. Pour notre part, nous préférons passer à autre chose. Bohringer a il est vrai déjà été excellent dans des seconds rôles (ce fut d'ailleurs le cas dans le récent By The Sea d’Angelina Jolie). Malheureusement, il est ici omniprésent… et lorsqu’il se donne le premier rôle, c’est un peu trop pour nous!
SHARE