4 novembre 2016

Mal de pierres **

Vu dans le cadre de Cinemania 2016

Une femme (Marion Cotillard) insatisfaite dans son mariage tombe sous le charme d’un vétéran de guerre (Louis Garrel).

Réalisatrice : Nicole Garcia | Dans les salles du Québec le 4 novembre 2016. (TVA Films)

Adapter un roman, c’est transposer, faire des choix et retenir l’essentiel en demeurant cinématographique. Tout cela fait malheureusement défaut à Mal de pierres, inspiré du roman de l’écrivaine Milena Angus. Débuter dans le présent pour inscrire son film dans un long flashback est une technique audacieuse qui a fait ses preuves. Cela ne fonctionne toutefois pas lorsqu’on tente le suspense alors que l’essentiel est révélé dans les cinq premières minutes.
Le reste du long métrage est une tentative vaine de traiter de manière superficielle des thèmes importants (la condition des femmes qui ne peuvent pas nécessairement se marier par amour, la mélancolie qui est assujettie à la maladie mentale, la situation des survivants sous le régime de Franco et pendant la guerre d’Indochine, etc.). Cette façon de gonfler artificiellement un scénario déjà redondant et de l’étirer sur deux heures est d'autant moins convaincant que la finale, sur explicative, ne laisse aucune place à l’ambiguïté..
On ne peut toutefois pas lancer de pierre à Marion Cotillard, excellente dans le rôle principal. La comédienne passe par toute la gamme des émotions grâce à son jeu physique plus puissant que les mots (généralement moralisateurs et appuyés). On aurait d'ailleurs aimé la voir plus souvent courir dans les champs au sein de ces magnifiques paysages sublimés par une photographie majestueuse. Le lien avec l’héroïne du classique littéraire Wuthering Heights n’est pas fortuit et c’est ce qu’il y a de mieux au menu (même si elle ne paraît pas à sa place lorsque son personnage doit avoir 20 ans!). Dans la peau de son mari, Alex Brendemühl s’acquitte de la tâche avec talent, alors que Louis Garrel… joue comme toujours du Louis Garrel.
Classique et pesant, Mal de pierres est plus ennuyant que véritablement mauvais. Heureusement que Marion Cotillard est de la distribution! Après Un balcon sur la mer et Un beau dimanche, il s’agit d’une autre création quelconque de la part de Nicole Garcia, qui en compte plusieurs à son actif en tant que réalisatrice.
L'avis de la rédaction :

Martin Gignac: **
Jean-Marie Lanlo: **½
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