9 décembre 2016

Miss Sloane ***

Une lobbyiste réputée œuvre pour faire passer une législation qui imposerait un contrôle plus serré lorsque des individus considérés comme dangereux voudraient acheter des armes à feu.

Réalisateur : John Madden – Dans les salles du Québec le 9 décembre (VVS Films)

D’entrée de jeu, Miss Sloane ne perd pas de temps à mentionner nonchalamment Socrate dont les textes qui rapportent ses discours (surtout L’apologie de Socrate) sont communément utilisés dans les Cégeps de la province comme introduction aux arguments fallacieux. En faisant le procès du second amendement de la constitution américaine, Elizabeth Sloane fait face à (mais aussi utilise) des techniques et arguments qui auraient déplu au philosophe antique.
Le manœuvres politiques entourant le débat sont le moteur principal du récit et avancent à telle vitesse qu’on en décroche difficilement. Le thriller politique de John Madden nous offre ainsi une catharsis que la réalité ne peut nous offrir. Il est peut-être futile de se réfugier dans cet univers mensonger, mais, aussi forcée soit-elle, la finale est très réconfortante ces temps-ci. De plus, le scénario n’a pas peur de faire preuve de cynisme en touchant à plusieurs des techniques de manipulation que les lobbyistes des deux camps emploient pour faire avancer leurs causes.
La Miss Sloane du titre est interprétée par Jessica Chastain dans un de ses rôles les plus féroces à ce jour. Depuis Zero Dark Thirty, nous savions à quel point elle pouvait être déterminée mais elle va encore un peu plus loin ici.
Au final, les quelques raccourcis dignes d'une petite recette hollywoodienne sont faciles à pardonner dans un film si captivant. Miss Sloane se veut un thriller politique dynamique : il atteint cet objectif, en nous offrant en bonus une performance remarquable de Jessica Chastain.
L'avis de la rédaction :

Olivier Maltais: ***
Martin Gignac: ***
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