10 février 2017

Le cyclotron ***

Pendant la Seconde Guerre mondiale, une histoire d’amour entre deux espions se retrouve au centre du conflit et pourrait déterminer le destin du continent.

Réalisateur : Olivier Asselin | Dans les salles du Québec le 10 février 2017 (Funfilm Distribution)

Le cinéma québécois n’est malheureusement pas reconnu pour sa diversité. Ainsi, chaque film qui parvient à se distinguer du reste de la production est une bouffée d’air frais.C'est le cas pour Le cyclotron d’Olivier Asselin, qui prend des allures de film d’espionnage européen des années 40 et l’assume entièrement. Avec son utilisation minimaliste mais juste d’un concept de science-fiction, il crée l’un des rares films de genres québécois de qualité!
L’intrigue ne se démarque pas par sa complexité, mais respecte les codes du genre avec des bons, des méchants, des trahisons, des revirements et une histoire d’amour qui soutient le tout. Elle place également en son coeur le concept de mécanique quantique et s’amuse en soulignant de quelle façon chaque petite décision, presque hasardeuse, peut influencer l’orientation d’une histoire. Asselin n’a d'ailleurs pas peur de pousser la réflexion pour soulever toutes sortes de questions théoriques fascinantes... même si le tout se conclut sur une note finale moins extravagante qu’elle aurait pu l’être.
Au niveau de l’exécution, les choix stylistiques d’Asselin lui permettent de surmonter un grand nombre d'embûches et le manque de budget est habilement dissimulé par l’hommage au cinéma de l’époque. Les acteurs intègrent pour leurs part avec aisance une intrigue qui se situe en Europe en se débarrassant complètement de leurs accents (voire de leurs langues, certain parlant allemand). Enfin, les bonnes idées de la dernière partie du film compensent un milieu légèrement plus faible.
Dans l’ensemble, Le cyclotron parvient à la fois à rendre hommage tout en étant une œuvre unique. Le cinéma qui ose et qui se distingue étant rare au Québec, il est important de célébrer les films qui réussissent ce pari.
L'avis de la rédaction :

Olivier Maltais: ***
Jean-Marie Lanlo: **½
Martin Gignac: ***½
Pascal Grenier: **½
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