5 mai 2017

I, Daniel Blake (Moi, Daniel Blake) ***

Suite à des problèmes cardiaques, un menuisier veuf de 59 ans est contraint de faire appel à l’aide sociale. Au centre d’emploi, il croise la route d’une mère de deux enfants, comme lui victimes des aberrations administratives de leur gouvernement.

Réalisateur: Ken Loach | Dans les salles du Québec le 5 mai 2017 (Métropole Films)

Choix diplomate mais discutable, I, Daniel Blake a remporté la prestigieuse Palme d’or au Festival de Cannes l’an dernier. Inspiré de témoignages recueillis suite à une longue enquête de terrain menée par le cinéaste octogénaire et son scénariste Paul Laverty, ce drame social fictif s’inscrit dans la lignée de Riff-Raff, My Name is Joe ou encore It’s a Free World! du même Ken Loach.
Toujours adepte d’un cinéma national, le cinéaste militant britannique ne manque pas de rigueur dans sa manière de dénoncer les politiques publiques et les iniquités du gouvernement anglais. Ici, c’est la gestion sociale de l’ESA (Employment and Support Allowance) qui est fortement remise en cause. Si Loach n’a rien perdu de sa combativité d’antan, il se montre toutefois moins habile dans sa démonstration qui frôle ici le didactisme et manque d’acuité. Sa mise en scène dépouillée cède le pas à un sentimentalisme populiste qui prend souvent le dessus sur les obsessions politiques et sociales du cinéaste. 
I, Daniel Blake est donc un film mineur d’un cinéaste important, une oeuvre charitable qui vaut surtout pour la présence de ces deux acteurs (Dave Johns et Hayley Squires) criants de vérité. À force de trop vouloir souligner les inégalités du néolibéralisme, le film perd de sa force dénonciatrice. Comme l'épilogue qui se voudrait un énorme plaidoyer pour la dignité humaine, Loach manque ici malheureusement de nuance !
L'avis de la rédaction :

Pascal Grenier: ***
Jean-Marie Lanlo: ***
Martin Gignac: ***½
Olivier Maltais: ***½
Ambre Sachet: ***½
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