2 juin 2017

Tanna ***

Sur l’île de Tanna, les amants Dain et Wawa sont séparés lorsque, pour prévenir l’escalade d’un conflit, leur chef décide d’offrir Wawa en mariage à un guerrier de la tribu rivale. 

Réalisateurs : Martin Butler et Bentley Dean | Dans les salles du Québec le 2 juin 2017 (MK2│Mile End)

L’amour interdit est généralement abordé dans le cinéma actuel sous un angle religieux ou féministe, avec des films comme Noces ou Mustang, qui témoignent de leur désespoir face à la persécution religieuse contemporaine. 
Tanna s'en démarque en trouvant un espoir au sein d’une tribu dont le mode de vie peut être considéré comme archaïque. Butler et Dean dosent avec justesse la description réaliste des traditions locale, les images fortes d'une nature grandiose et les éléments dramatiques théâtraux.
Une première partie, proche du documentaire, nous familiarise avec le mode de vie des Yakels, cette tribu dont les membres interprètent pour le film le récit inspiré de leur propre histoire. Le drame prend ensuite le dessus sur le quotidien et cette transition, sans être impeccable, reste fonctionnelle malgré quelques longueurs (qui permettent toutefois de s’attarder sur la majesté du paysage).
Sans avoir toute la maîtrise ou la minutie d’un Lubezki ou d'un Deakins, la direction photo met d'ailleurs en valeur les paysages à couper le souffle, ce qui confère au conte une immensité appropriée : les codes sociaux oppressants semblent en effet insignifiants devant la grandeur et la beauté de ces forêts et océans. 
Sur cette île, trône le volcan Yasur, ultime symbole auquel le récit ne peut s’empêcher de revenir. Comme c'est également le cas pour l’amour que ressentent les héros, aucun bataillon de guerrier ou conseil de village ne peut empêcher ce géant de bouillir, de gronder... d’être!
L'avis de la rédaction :

Olivier Maltais: ***
Jean-Marie Lanlo: **
Martin Gignac: ***
Pascal Grenier: **½

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