28 juillet 2017

Lady Macbeth **½

Forcée dans un mariage malheureux, Katherine (Florence Pugh) s’éprend d’un palefrenier employé par son époux lors de l’absence de celui-ci. Le secret s’ébruitant, le retour du mari aura des conséquences tragiques.

Réalisé par William Oldroyd | Dans les salles du Québec le 28 juillet 2017 (TVA Films)

Issu du théâtre, l’anglais William Oldroyd reste dans les mêmes eaux en adaptant le roman de Nikolai Leskov, lui-même inspiré de Shakespeare. Son Lady Macbeth est une œuvre méticuleusement fabriquée, où le metteur en scène fait preuve d'un indéniable talent. Pourtant, son hiératisme l’empêche de faire bonne impression.
On remarque d’emblée le travail soigné de la photographie. Principalement composé de plans fixes, Lady Macbeth cherche à imposer une froideur et une distance par rapport à son personnage. En début de carrière, l’actrice Florence Pugh impressionne par sa composition retenue. Malgré le caractère anxiogène du film, le tout avance avec une économie de mots et de temps, donnant un rythme curieusement rapide à l’ensemble. Très bien présenté, c’est donc dans le texte que Lady Macbeth déçoit. Respectant les dénouements de l’œuvre qu’il adapte, Oldroyd trouve peu à dire de ceux-ci. Si le film laisse présager, dans ses premières minutes, un discours sur la place imposée aux femmes en société, il finit par n’être qu’une présentation de la cruauté humaine. Le personnage principal étant trop distant, il n’est jamais présenté avec les nuances nécessaires pour en faire le cas d’une étude étoffée, tout comme il ne provoque aucune sympathie. Alors que les tragédies s’accumulent, Lady Macbeth provoque une étrange indifférence.
Certes, l'œuvre est belle et bien ficelée, mais elle manque foncièrement de vie.

L'avis de la rédaction :
Olivier Bouchard: **½
Martin Gignac: ***½
SHARE