15 octobre 2017

FNC 2017: Les garçons sauvages ***½

(Réalisateur: Bertrand Mandico)

Hier soir, nos collègues de l’AQCC Maxime Labrecque (président du jury; Séquences, Voir), Sylvain Lavallée (Panorama-cinéma) et Zoé Protat (Ciné-Bulles) attribuaient dans le cadre du FNC le prix de l’AQCC / prix de l’expérimentation Mubi 2017 à un de ces objets filmiques qui nous ravissent!
Fable surréaliste dans laquelle des jeunes bourgeois voyous et violeurs sont envoyés sur une île aux pouvoirs magiques dans le but de leur faire passer le goût de leurs dérives obscènes, Les garçons sauvages est avant tout un film qui permet à Mandico de nous offrir 110 minutes d’insolence cinématographique particulièrement réjouissante.
Qu’il s’agisse du passage du très beau noir et blanc granuleux d’un autre âge à la couleur, de la musique de Nina Hagen à celle de Tchaïkovski (en passant par celle, plus hypnotique, de Pierre Desprats), de la féminisation progressive de ces jeunes adolescents rebelles (judicieusement interprétés par des actrices), avec sexes qui tombent et seins qui poussent… Mandico ose tout, et fait très souvent mouche malgré ses prises de risque sensorielles et son usage intensif de faux sperme et de faux pénis (tour à tour dressés, coupés ou végétalisés), qui pourraient finir par lasser s’ils n’étaient pas autant maîtrisés.
Les éléments disparates forment un tout cohérent, l’imagination sans limite ne lasse pas, la richesse de la bande son fascine et les qualités graphiques exceptionnelles de l’ensemble permettent à ces Garçons sauvages de faire partie de ces expérimentations formelles particulièrement envoûtantes, que l’on pourrait rapprocher d’autres réalisées par des aînés… même si nous préférons ne pas nous prêter au jeu des références. Les garçons sauvages mérite en effet d’être apprécié uniquement pour le talent de Mandico. Cela serait regrettable de le prendre pour un vulgaire copiste!
L'avis de la rédaction :

Jean-Marie Lanlo: ***½
Martin Gignac: **½
SHARE