2 juillet 2018

★★ | Ant-Man and The Wasp (Ant-Man et la Guêpe)

Réalisé par Peyton Reed | Dans les salles du Québec le 6 juillet 2018 (Walt Disney) 
Où était Ant-Man pendant l'interminable destruction d'Avengers: Infinity War? C'est une des questions «fondamentales» que se posaient les fans de Marvel depuis quelques mois déjà. Ils auront enfin leur réponse... mais pas avant une des traditionnelles scènes cachées pendant le générique de fin. D'ici là, ils devront se farcir ce second tome tout à fait inutile de notre fourmi héroïque, qui fait suite à un premier volet déjà oublié.
La scène d'introduction alerte rapidement le spectateur. Un flashback aux effets spéciaux peu ragoûtants — rajeunir des acteurs célèbres à coup de CGI n'est jamais une bonne idée — annonce clairement les enjeux: Maman n'est peut-être pas morte et il faudra la secourir. Ce n'est pas tant l'idée de scénario rudimentaire qui saute aux yeux que la mise en scène utilisée. Ou plutôt son absence. La séquence est tellement laide visuellement qu'elle semble issue d'une série télé de bas étage. Le manque de cinéma est criant dans Ant-Man and The Wasp, surtout depuis que Edgar Wright a été chassé de l'original, remplacé par Peyton Reed (Yes Man) qui sévit à nouveau.
Cet aspect ne pèse toutefois pas lourd dans la balance de bien des admirateurs de l'univers cinématographique Marvel. Ce qu'ils veulent est de l'action, de l'humour et du divertissement. Trois éléments primordiaux qui sont réunis de façon microscopique au sein d'un récit chiche en sensations fortes. Le long métrage plat et linéaire distille un certain ennui, manque de rebondissements et n'intéresse jamais réellement. Une fois que surviennent les poursuites spectaculaires et effrénées de la fin, il est déjà trop tard, et l'espoir réside une nouvelle fois dans le prochain film Marvel — le 21e en l'occurrence!
Ant-Man est le plus léger, le plus insouciant personnage de Marvel et l'oeuvre lui rend bien. La seconde scène — peut-être la plus réussie — montre notre héros jouer à un jeu imaginaire avec sa fille. Ce sentiment d'appartenance à  l'enfance est rappelée à plusieurs reprises, au détour de brefs moments enjôleurs, comme celui où le protagoniste rapetissé doit sortir de l'école de sa jeunesse. De quoi sourire tendrement et de ne rien prendre au sérieux! Ce n'est pourtant pas une raison pour offrir une farce qui tombe trop souvent à plat, peuplé de gags hasardeux et de situations discutables, dont l'absence de logique fait sourciller. Tous les comédiens ont des niveaux de jeu différents, ce qui n'est rien pour aider. Paul Rudd fait du Paul Rudd, Michael Douglas fronce les sourcils, Michael Pena cabotine avec verve, Laurence Fishburne semble perdu et Michelle Pfeiffer n'apparaît pas suffisamment longtemps à l'écran pour exister réellement. On lui préfère nettement Hannah John-Kamen, parfaite en Ghost, dont le personnage damné n'est que clichés ambulants.
Après les peu digestes Solo: A Star Wars Story, Ocean's 8 et Jurassic World: Fallen Kingdom, Ant-Man and The Wasp confirme que les superproductions paresseuses sont là pour rester cet été. Heureusement qu'il y a eu Deadpool 2!
Ce nouvel Ant-Man, projet mineur censé alimenter la machine à dollars entre deux créations titanesques, est tellement quelconque qu'on voit bien mal comment un troisième épisode pourrait voir le jour. Même si plus rien ne nous surprendrait.
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