8 juillet 2011

L’arbre ***½

Australie, de nos jours. Dawn (Charlotte Gainsbourg), Peter (Aden Young) et leurs quatre enfants forment une famille heureuse et épanouie. Lorsque Peter meurt soudainement, le monde semble s’écrouler. Simone, 8 ans, commence à s’imaginer que son père vit maintenant dans le gigantesque arbre qui jouxte la maison. Elle fait part de sa découverte à sa mère qui semble peu à peu retrouver goût à la vie… jusqu’à se sentir attirée vers un autre homme (Marton Csokas). L’arbre devient alors de plus en plus envahissant.

Réalisatrice : Julie Bertuccelli │ En salles le 8 juillet 2011 (Métropole Films)

En décidant d’adapter un tel sujet, Julie Bertucelli a eu le courage de s’engager sur un terrain délicat qui aurait facilement pu la conduire à un inextricable embourbement dans une gadoue symbolique. Pourtant, elle réussit à nous convaincre en faisant de cet arbre (souvenir de l’être aimé) un protecteur tellement puissant qu’il finit par étouffer ceux qu’il protège et les incite ainsi à faire leur travail de deuil (continuer à vivre et accepter le passé sans que le souvenir devienne pour autant asphyxiant). L’ambition de son propos est tel que parfois Julie Bertucelli se laisse déborder par son sujet. Pourtant, cette petite faiblesse ne suffit pas à faire de l’ombre à un film aux qualités innombrables. La beauté de la lumière, la perfection du cadre et la sensibilité de la direction d’acteurs parviennent à donner vie à cette famille en deuil avec un mélange de réalisme et de poésie impressionnant qui finit définitivement de nous convaincre qu’un très beau film imparfait est parfois plus attachant qu’un film qui se voudrait trop parfait (toute référence à un autre arbre de cinéma récemment palmé n’est absolument pas fortuite).
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