9 décembre 2011

The Artist (L'artiste) ****½

Hollywood, 1927 : George Valentin (Jean Dujardin, prix d’interprétation au dernier festival de Cannes) est l’acteur vedette du moment. Très vite, le déferlement du parlant va le précipiter dans l’oubli, alors que Peppy Miller (Bérénice Béjo, délicieuse), une ancienne figurante, en devient la nouvelle star.

Réalisateur : Michel Hazanavicius | En salles le 9 décembre 2011 (Alliance Vivafilm)

Muet, en noir et blanc, au format 1,33 et tourné à Hollywood à une époque où même les Américains y réalisent de moins en moins de films pour des raisons budgétaires, The Artist ressemble à un pari un peu fou qui aurait facilement pu devenir terriblement prétentieux. Fort heureusement, Michel Hazanavicius (lire notre entrevue) a su jouer les alchimistes du septième art en transmettant à sa comédie, souvent très drôle, un souffle de mélo improbable mais toujours crédible. Il a également réussi à retrouver l’esprit et la magie du muet, tout en s’inspirant parfois d’un cinéma des années 40 ou 50, pour réaliser un vrai film de notre temps. Surtout, en parvenant à donner vie à deux magnifiques personnages dont l’amour va être contrarié par l’orgueil de l’un et l’ambition de l’autre, il a su éviter le double écueil du film trop référentiel et de l’exercice de style stérile.
The Artist procure un bonheur immense, presque magique et parvient à accomplir le rare exploit de s’adresser aussi bien au grand public qu’au cinéphile le plus averti, sans jamais donner l’impression de ratisser large, mais en restant sincère, honnête et bigrement jouissif ! Après avoir vu ce petit bijou, nous n’avons qu’une envie : y retourner pour rire, nous émouvoir, rêver et constater que The Artist est le film-cadeau de cette année, offert par un cinéaste-amuseur-cinéphile décidément passionnant !

Lire notre entrevue avec Michel Hazanavicius.
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