Michel (Jean-Pierre Darroussin) et Marie-Claire (Ariane Ascaride) vivent ensemble depuis trente ans. Ils forment un couple heureux et partagent leurs temps libre entre une vie de famille qui les comble et une activité syndicale dont ils sont fiers. Soudain, leurs certitudes s’écroulent: après avoir perdu son emploi, Michel se fait violemment agresser en compagnie de sa femme par un ancien collègue ayant été licencié en même temps que lui.
Réalisateur: Robert Guédiguian | En salles le 9 décembre 2011 (Métropole Films Distribution)
Avec Les neiges du Kilimandjaro, Robert Guédiguian retrouve ses acteurs fétiches, la ville de Marseille et revient à un cinéma plus social qu’il avait délaissé ces derniers temps. Le naturel avec lequel il parvient à donner vie à ses personnages est particulièrement efficace et nous aide à nous laisser entraîner dans son univers réaliste teinté d’utopisme. La belle maîtrise de son sujet permet même à Guédiguian d’introduire des éléments de thriller (le braquage, les “filatures”), voire de conte (la fin inspirée du poème de Victor Hugo Les pauvres gens) à son drame social. Mais c’est sans contredit le regard qu’il porte sur la société qui fait sa force. Il se fait en effet l’observateur attentif de notre époque et du sentiment d’abandon ressenti par le monde ouvrier, tout en dressant un portrait passionnant et finalement assez complexe de plusieurs générations. Il ne fait jamais la leçon au spectateur, mais préfère observer, sans les juger, des personnages ayant tous leurs faiblesses et leurs torts (qu’ils acceptent d’ailleurs plus ou moins facilement). Loin de nous livrer un cinéma militant aveuglé par son engagement politique, (car Guédigian est engagé… lire notre entrevue pour en être persuadé), le cinéaste dépeint avec brio la complexité des êtres. Cela permettra au film, espérons-le, de ne pas uniquement rejoindre les disciples de Jean Jaurès.
Lire notre entrevue avec Robert Guédiguian
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