16 décembre 2011

Nuit #1 *½

Film vu dans le cadre du FNC

Clara (Catherine de Léan), 27 ans et Nikolai (Dimitri Storoge), 31 ans, se rencontrent à l'occasion d'une fête techno, se rendent chez Nikolai, baisent un peu… et parlent beaucoup de la jeunesse moderne qui souffre atrocement.

Réalisatrice: Anne Émond | Dans les salles du Québec le 16 décembre 2011 (K-Films Amérique)

Si Nuit #1 avait duré cinq minutes, le film aurait été sublime. Malheureusement, il dure 1h25 de plus! Après les très belles premières minutes de générique, les choses se dégradent progressivement. La première « vraie » scène est une scène de sexe assez crue mais trop peu fougueuse pour être tout à fait crédible. Commence ensuite un calvaire pour le spectateur, qui se voit imposer une succession de monologues dignes de réflexions adolescentes (à la fois trop (mal) écrites, trop prétentieuse et trop naïves) sur les rencontres d’un soir, la difficulté d’être un homme de trente ans incapable de garder son travail ou la difficulté d’être une femme du même âge qui parvient à garder son travail mais qui vit sans amour. Anne Émond nous propose tout de même des scènes moins bavardes… mais malheureusement pas forcément plus réussies (la scène en extérieure où l’on voit le couple se rapprocher et se repousser est d’une belle ambition graphique, mais ne convainc guère).
Après avoir vu pendant 90 minutes ces deux êtres pitoyables se regarder le nombril, on peut tout de même avoir certains regrets. Malgré ce sévère jugement, le film n’est en effet pas exempt de qualités : Catherine de Léan est tout simplement sublime (malgré la médiocrité du dialogue qu’on lui fait dire!), l’univers visuel assez glauque est particulièrement convaincant (soulignons le bon travail du directeur photo Mathieu Laverdière) et Anne Émond, reconnaissons-le, a eu le courage de prendre des risques en livrant un premier film qui ne ressemble qu’à lui-même. Mais face à tant de naïveté, c’est malheureusement trop peu!

Sur un sujet finalement assez proche (le mal de vivre et la dépendance au sexe), je vous conseille plutôt le superbe Shame, réalisé par Steve McQueen. Ça tombe bien, il est dans les salles du Québec dès aujourd’hui !
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