Jacky Bonnot (Michaël Youn), 32 ans, est passionné de cuisine depuis toujours. Il enchaîne les petits boulots de cuistot ici et là, mais son amour de la grande cuisine et son intransigeance sont mal compris par ses employeurs. Contraint d’accepter un travail de peintre en bâtiment pour subvenir aux besoins de sa famille, il rencontre par hasard le grand chef Alexandre Lagarde (Jean Reno), son idole.
Réalisateur : Daniel Cohen | Dans les salles du Québec le 23 mars (Remstar)
La France est à la fois un grand pays de cuisine et un grand pays de cinéma. Pourtant, les deux univers ne se sont pas souvent rencontrés (et rarement avec un résultat exceptionnel). Comme un chef ne dérogera pas à la règle, tant il semble tout faire pour éviter les prises de risque en restant toujours prévisible. C’est peut-être pourtant paradoxalement sa force. En nous laissant dans une zone de confort maximale, il parvient presque à nous replonger dans le monde de l’enfance, dans ce monde où le méchant (Julien Boisselier) doit être puni, où l’élève ne doit pas éliminer le maître (mais plutôt lui permettre d’explorer de nouveaux horizons pour profiter de nouveaux plaisirs), et où le héros (même s’il n’est pas très beau) se marie à la fin avec une femme très belle (Raphaëlle Agogué) pour avoir des enfants.
Une telle volonté de ne proposer rien d’autre que du convenu finirait presque par devenir étrangement sympathique, d’autant plus que chacun s’applique à accomplir sa tâche convenablement (mais sans trop en faire). Que ce soit à la mise en scène, à la photo, aux dialogues ou à l’interprétation, tout le monde assure le service minimum (ce qui n’est pas toujours le cas dans ce type de production). Malheureusement, certaines scènes particulièrement désastreuses (Reno / Youn mangeant incognito chez leur concurrent décroche la palme haut la main), finissent par empêcher cette étrange mayonnaise de prendre.
Le charme, finalement, n’opérera pas vraiment… mais il s’en est fallu de peu!