29 juin 2012

Flamenco Flamenco ***

Devant la caméra de Carlos Saura, des maitres incontestés et des jeunes talents de la relève se succèdent pour nous proposer un panorama du flamenco d’hier à aujourd’hui.

Réalisateur: Carlos Saura | Dans les salles du Québec le 29 juin 2012 (Métropole Films Distribution)

Le réalisateur espagnol Carlos Saura a témoigné de son talent durant la période franquiste (avec des films comme le trop rare Stress-es tres-tres ou le plus connu Cria Cuervos) avant de montrer par la suite un intérêt pour la musique et la danse (une trilogie flamenco, Tango, Fado...). Flamenco Flamenco confirme cet amour et lui permet de filmer des grands noms du flamenco (des maîtres incontestés comme Paco de Lucia, mais aussi des figures montantes).
En ouverture, un beau mouvement d’appareil survole des toiles d’artistes espagnols avant de nous propulser sur scène où vont se succéder des artistes et des styles variés: du dépouillement extrême (un chanteur accompagné d’un marteau heurtant une enclume ou des mains frappant une table en guise de percussions), à l’image plus classique (une femme en tenue de gitane entourée d’hommes assis jouant de la guitare) en passant par des types de représentations plus originales, en tout cas aux yeux des non spécialistes (la présence de pianos, une magnifique danse de femmes couvertes de voiles transparents, une femme habillée et dansant comme un homme). Si cette diversité parvient à restituer l’aspect vivant de cet art qui s’appuie sur la tradition sans se laisser étouffer par elle, une autre grande qualité du film est la mise en images de Carlos Saura. Très sobre, n’essayant pas des plans impossibles, elle capte avec une grande justesse les différentes représentations. Privilégiant les plans d’ensemble sans rechigner sur des gros plans bien sentis, s’appuyant sur une lumière variée l’aidant à restituer à merveille les courbes du corps ou le travail des bras, le realisateur espagnol nous plonge de manière convaincante dans l’ambiance flamenco, en s’autorisant même quelques audaces formelles (utilisation des ombres chinoises ou d’un numéro sous la pluie artificielle).
Le résultat devrait combler les amateurs de flamenco tout en parvenant à satisfaire les autres spectateurs (même si, reconnaissons-le, il est possible que cette succession de numéros durant plus de 90 minutes finisse par en lasser quelque uns).
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