17 août 2012

2 Days in New York (2 jours à New York) **

Marion (Julie Delpy), une française établie à New York, vit le parfait amour avec Mingus (Chris Rock). Lorsque le père (Albert Delpy) de Marion débarque avec son autre fille (Alexia Landeau) et le petit ami (Alexandre Nahon) de cette dernière, l’appartement new-yorkais devient le témoin privilégié d’un véritable choc culturel.

Réalisatrice: Julie Delpy | Dans les salles du Québec le 17 août 2012 (Métropole Films Distribution)

Avec 2 Days in New York, Julie Delpy nous propose une comédie romantique basée sur le choc des cultures et sur la tendance réelle des Français à aimer les saucissons et le fromage, à avoir un peu moins de retenue que les américains et à parler de sexualité de manière beaucoup plus libre. Si la comédie romantique à proprement parler est particulièrement faible, c’est surtout cette approche sociologique qui semblait intéressante, d’autant plus qu’en tant que Française vivant maintenant aux États-Unis, Julie Delpy doit savoir de quoi elle parle. Malheureusement, à force de grossir le trait, elle se livre à une caricature que même le plus antifrançais des Américains n’aurait pas osé faire. Nous n’avons rien contre l’excès lorsqu’il est assumé et qu’il fonctionne... mais le problème est justement là. La réalisatrice (et coscénariste) va si loin (et tellement n’importe comment) que son film n’est souvent même pas drôle. De nombreux thèmes intéressants sont certes abordés, mais ils sont régulièrement bâclés. Le jeu de Julie Delpy est malheureusement à l’image de son film: elle s’agite, part dans tous les sens, mais finit par faire un surplace exaspérant. La comédie loufoque demande un sens du rythme et des gags que Delpy ne maîtrise à l’évidence pas!
Un regard extérieur aurait probablement calmé les ardeurs de la réalisatrice / coscénariste / compositrice / actrice et lui aurait probablement permis de livrer une petite comédie charmante. Cela aurait permis aux bonnes idées du film de ne pas être ensevelies par un amas indigeste et brouillon. Malheureusement, Julie Delpy était visiblement ici seule maitresse à bord!
Les spectateurs réussissant à regarder le film sous l’angle de ce qu’il aurait pu être (c’est-à-dire un film à l’image de la scène avec Vincent Gallo, bien écrite et d’une sobriété efficace) et en se laissant aller à profiter de quelques gags bien sentis (il y en a tout de même!) prendront probablement un petit plaisir à partager ces quelques instants en compagnie de ces étranges Français. Pour les autres, ça sera probablement beaucoup plus difficile.
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