17 août 2012

Alps (Alpeis)**

Quatre personnes se regroupent en secret pour mettre au point un service très particulier. Elles proposent en effet aux proches de personnes décédées de se substituer aux défunts pendant le temps nécessaire pour accepter le deuil. Mais l’une des membres de cette association (Aggeliki Papoulia) semble prendre son rôle un peu trop au sérieux.

Réalisateur: Giorgos Lanthimos | Dans les salles du Québec le 17 août 2012 (Cinéma du Parc)

Après s’être fait fortement remarquer avec Canines, le réalisateur grec Giorgos Lanthimos est de retour avec Alps, un autre film singulier qui semble confirmer son statut de cinéaste à festivals (le film a d’ailleurs reçu le Prix du scénario à Venise). En prenant comme point de départ la création d’une société secrète offrant un étrange service aux proches de personnes décédées, Giorgos Lanthimos tenait un sujet passionnant. Cela aurait dû lui permettre d’aborder le thème du deuil sous un angle original, tout en élargissant sa réflexion aux motivations poussant à l’altruisme (n’aide-t-on pas les autres surtout pour donner un sens à sa vie et combler un vide personnel?).
Le style soigné s’appuie sur des cadrages appliqués, des dialogues rares et une atmosphère singulière générée par l’irruption constante de l’improbable dans la banalité. Malheureusement, ce style n’est pas suffisamment impressionnant pour être auto-suffisant, et ne parvient pas non plus à être un catalyseur insufflant avec force du sens à une thématique. Le film donne ainsi l’impression d’être composé de deux blocs (une idée intéressante et une approche stylistique) qui ne parviennent jamais à fusionner pour former un tout. Il finit fort logiquement par ressembler à un moyen trouvé par le réalisateur pour faire auteur, afin de cacher une certaine vacuité.
Mais nous ne sommes pas dupes!
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