17 août 2012

The Awakening **½

En 1921, une scientifique reconnue (Rebecca Hall) dans le domaine des phénomènes paranormaux est chargée d'élucider le meurtre d'un jeune garçon survenu dans un pensionnat. Selon le responsable de l'établissement (Dominic West), le décès serait attribuable à un fantôme.

Réalisateur : Nick Murphy | Dans les salles du Québec le 17 août 2012 (Les Films Séville)

Le scénariste Stephen Volk et le réalisateur Nick Murphy (dont il s'agit du premier long-métrage) s'amusent à mélanger les genres. Des éléments du polar, du film d'horreur, du conte fantastique et même du mélodrame se rejoignent pour former un ensemble à l'équilibre vacillant. Ce qui semblait être la recette parfaite vers une œuvre inégale et manquant d'unité nous révèle une construction qui met du temps à trouver un sens. Par conséquent, les auteurs jouent de patience en dévoilant les pièces de l'intrigue au compte-goutte. Il en résulte une atmosphère lourde voilée de mystère. Le tout est traduit visuellement par des couleurs sombres et laiteuses, des cadres et un montage qui en montrent juste ce qu'il faut pour soutenir la tension. De plus, l'interprétation des acteurs (en maîtrise de leurs moyens) va également en ce sens. Les habitants du pensionnat sont, pour ainsi dire, des énigmes ambulantes que la jeune femme doit tenter de déchiffrer. Si la lenteur du déroulement de l'intrigue peut devenir lassante, la réalisation déjoue habilement le problème en exposant chez son personnage principal un savant jeu de l'esprit. Le cheminement ainsi que l'évolution de la jeune femme sont des plus intéressants. En opposant chez elle la rigueur de son esprit scientifique au soi-disant folklore entourant les apparitions, la quête (qui était au départ de résoudre un meurtre) se déplace graduellement.. En ce sens, la conclusion surprend agréablement en amenant une réflexion sur ce qui s’est vraiment déroulé.
Le film souffre cependant d'imperfections en s'appuyant trop sur son mystère. On peut alors entrevoir des signes de paresse à la scénarisation notamment par un trop grand nombre de personnages suspicieux qui semblent s'amuser à s'exprimer par des phrases à double sens. De plus, la romance entre la jeune femme et le responsable de l'établissement n'est tout simplement pas nécessaire et tombe dans la facilité (oui, ils sont jeunes et beaux et alors?). Malgré ces faiblesses, le dénouement assez réussi se montre toutefois à la hauteur de l'énigme.
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