10 août 2012

The Bourne Legacy (La peur dans la peau : l’héritage de Bourne) **½

Un agent secret (Jeremy Renner) cherche à protéger une scientifique (Rachel Weisz) qui a découvert un secret pouvant menacer la sécurité du pays.

Réalisateur : Tony Gilroy | Dans les salles du Québec le 10 août 2012 (Universal)

Une décennie après la sortie du premier film sur Jason Bourne, on est déjà nostalgique de ces «James Bond du 21e siècle» issus des romans de Robert Ludlum. Après le décevant volet d’introduction de Doug Liman, Paul Greengrass a tout fait exploser avec les deux suites subséquentes. Afin d’étirer la sauce, le scénariste de ces trois tomes, Tony Gilroy, débute une nouvelle franchise sans Matt Damon qui se déroule en parallèle de ces aventures.
Le résultat laisse pantois et pas nécessairement pour les bonnes raisons. The Bourne Legacy est divisé en trois parties distinctes. La première est la plus ambitieuse et en même temps la plus frustrante tant le potentiel dramaturgique est immense, allant dans tous les sens, multipliant les personnages et les motivations, les lieux et la temporalité. De quoi perdre le cinéphile, même celui qui a en mémoire la précédente trilogie. La seconde représente le nœud de l’histoire, se centrant sur les deux protagonistes, levant le voile sur cette complexité pour donner un suspense efficace et intelligent. Dommage qu’elle ne s’étende pas jusqu’à la fin. Conscient que l’action y était pratiquement inexistant (tout le contraire des temps morts et du rythme particulièrement instable), le metteur en scène (ou certainement les producteurs qui ont eu peur de perdre le spectateur friand de pop-corn et de sensations fortes) abandonne complètement ses intentions de départ pour n’offrir que de l’action, spectaculaire mais ultimement vide de sens.
Cette conclusion dans la facilité annonce évidemment des suites à venir, mais espérons qu’elles ne viennent pas nécessairement du même cinéaste. Tony Gilroy est un scénariste compétent et un bon directeur d’acteurs (à ce chapitre, Jeremy Renner n’a rien à envier à Matt Damon). Ses réalisations - que l’on pense à celles de Michael Clayton et Duplicity - manquent cependant de finesse, ce qui l’empêche de briller autant que son prédécesseur. Du coup, l’étoile Bourne ne peut qu’en souffrir.
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