14 janvier 2013

Livre: Otto Preminger

(Collectif; éditions Caprici; 208 pages)

Publié à l’occasion de la rétrospective Otto Preminger organisée par le Festival du film de Locarno en 2012, cet ouvrage collectif revient sur la carrière du cinéaste, fractionnée pour l’occasion en quatre périodes distinctes (1944-51; 1952-59; 1960-68;1968-79). Chacune d’elles est composée d’un texte écrit par des auteurs d’origines variées (Mathieu Macheret, Miguel Marias, Chris Fujiwara et Christoph Huber) détaillant les films qui la composent et tentant d’en dégager la thématique dominante. Ces études sont à l’occasion complétées par des textes se focalisant sur certains films. Ainsi, Olivier Eyquem analyse quelques scènes en s’appuyant sur des photogrammes (notamment les scènes d’ouverture de Laura ou d’Anatomy of a Murder), Pierre Léon revient pour sa part sur un film un peu oublié (Die große Liebe) et Gaël Lepingle s’intéresse à Exodus. Mais le livre n’hésite pas non plus à redonner la parole à d’anciens critiques en publiant des textes datant des années 50 ou 60: deux intéressants textes initialement parus dans Visages du Cinéma (La maison de verre, de Jean-Louis Noames, sur Anatomy of a Murder; La règle du jeu, de Serge Daney, sur Advise and Consent) ainsi qu’un texte écrit par Jacques Rivette pour les Cahiers du cinéma à propos de Bonjour tristesse. Pour compléter le tout, l’ouvrage propose également le fac-similé d’un entretien savoureux avec le cinéaste, publié en 1963.
La diversité des origines géographiques et temporelles des textes, la multitude des formes, la variété des périodes analysées mais aussi la relative inégalité qualitative des écrits finissent par donner à cet Otto Preminger un petit aspect patchwork qui en fait autant la faiblesse (certaines parties ne semblent pas assez développées et d’autres offrent un intérêt plus limité) que la force (les regards croisés). L’ouvrage a surtout le grand mérite de revenir sur l’ensemble de la filmographie d’un cinéaste important qu’on a parfois un peu trop tendance à limiter à une quinzaine de films majeurs (ce qui, avouons-le, n’est tout de même déjà pas si mal!).
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