1 mars 2013

La légende de Sarila **

Trois jeunes Inuits se rendent à Sarila dans l’espoir de sauver leur clan de la famine.

Réalisateur : Nancy Florence Savard | Dans les salles du Québec le 1er mars 2013 (Alliance Vivafilm)

Les animations made in au Québec sont rares. Surtout celles réalisées en stéréoscopie en trois dimensions. Seulement pour ça, La légende de Sarila qui a pris 10 ans à voir le jour mérite le respect. Surtout qu’on sent tout le cœur derrière ce projet de longue haleine qui a coûté plus de huit millions de dollars.
Malheureusement, cela n’en fait pas une animation satisfaisante pour autant. Le public cible est clairement enfantin, âgé entre trois et sept ans. C’est lui qui sera ravi de voir des créatures mignonnes le temps de quelques scènes. Mais n’est-ce pas une clientèle qui connaît déjà parfaitement ce domaine après avoir tout vu de Disney, Pixar, Dreamworks et compagnie? Bien sûr. Du coup, il aura - et surtout ses parents - beaucoup de difficulté à accepter cette histoire extrêmement répétitive, ces discours moralisateurs, ces chansons incroyablement naïves d’Elisapie Isaac et ces personnages en forme d’archétypes affublés de dialogues pesants.
Créer un essai animé sur des mythes amérindiens est une excellente idée et les voix choisies autant pour la version anglaise (Rachel Lefevre, Christopher Plummer, Geneviève Bujold, Natar Ugalaq) que française (Guillaume Perreault, Mariloup Wolfe, Mario St-Amand, Dorothée Berryman, Rémy Girard, Marina Orsini) tiennent la route, à quelques exceptions près. Il manque cependant de la magie et de la poésie à ce conte réalisé par Nancy Florence Savard pour transcender stéréotypes et lieux communs et pour lui apporter quelque chose d’unique. S’il y a une suite, elle sera probablement différente. C’est à souhaiter.
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