10 février 2013

Livre: Le cinéma américain face à ses mythes. Une foi incrédule

(collectif, Revue Cycnos, L’Harmatan, 256 pages)

Ce nouveau numéro de la revue Cycnos se penche sur la relation équivoque qu’entretient le cinéma américain avec ses mythes. La richesse de ce cinéma, associée à la difficulté à définir clairement le mythe (comme le précise dans son introduction le responsable de l’ouvrage Christian Gutleben), donne à l’ensemble une grande diversité d’approches. Les textes, globalement intéressants, sont judicieusement regroupés en trois parties distinctes.
La première concerne le western, indissociable du triptyque cinéma, Amérique et mythe. Nous y retrouvons notamment un texte de Jacques Lefebvre consacré au western crépusculaire et mettant l’accent sur trois films essentiels (The Man Who Shot Liberty Valance, The Shootist et Unforgiven). Son approche très didactique représente une intéressante introduction au genre et pourra être complétée par le texte que consacre Jocelyn Dupont à The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, film questionnant le mythe en délimitant la réalité historique et en effectuant un travail esthétique inusité dans le genre. La SF étant souvent considérée comme un sorte de prolongement du western, ce segment se conclut assez logiquement par un texte signé Mehdi Achouche, consacré à Avatar.
Il représente une transition parfaite avec la deuxième partie de l’étude, consacrée de manière plus générale à la machine hollywoodienne. Nous y retrouvons entre autres un texte de Josée Dufour sur l’adolescent dans le cinéma américain (L’adolescence américaine: mythe(s) et démythification(s)) et un texte signé Gilles Menegaldo axé sur le regard distancié, ironique ou parodique que peut porter le cinéma américain sur lui-même à travers trois films marquants: La rose pourpre du Caire, Hollywood Ending et Adaptation.
La dernière partie, intitulée De quelques figures exemplaires, permet notamment à Christel Taillebert de s'interroger sur le mythe technologique et le mythe du grand homme à travers Hugo, film offrant par la même occasion la possibilité à Martin Scorcese de se questionner sur sa propre place dans l’histoire du cinéma.
Précisons enfin qu’en plus des textes précédemment cités (et qui ont particulièrement retenu notre attention), Le cinéma américain face à ses mythes se penche également sur les sujets (ou films) suivants: No Country For Old Men; les personnages de l’homme sans nom et de l’inspecteur chez Clint Eastwood; Tim Burton ou encore l’image iconique et le gros plan... de quoi remplir allègrement les 256 pages de l’ouvrage!
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