Exaspérée par l’attitude de son père (voix de Nicolas Cage) qui l’oblige à se cacher dans une caverne pour ne pas mettre sa vie en péril, une adolescente (Emma Stone) s’échappe dans la nuit et fait la rencontre d’un nomade (Ryan Reynolds) qui changera sa vie – et celui de sa famille – à jamais.
Réalisateurs : Kirk De Micco, Chris Sanders | Dans les salles du Québec le 22 mars 2013 (20th Century Fox)
Reprenant l’allégorie de la caverne de Platon pour la croiser au désir d’émancipation d’une jeune fille (comme dans l’oscarisé Brave), The Croods de Kirk De Micco (ennuyant Space Chimps) et Chris Sanders (vivifiant How to Train Your Dragon) ne manque pas d’idées originales, de clins d’oeils réussis et de sous-entendus savoureux. En ajoutant à cela beaucoup d’action, de l’aventure, de l’humour, une réalisation dynamique, de très belles compositions vocales, une animation de qualité et de superbes effets en 3D, il y a tout pour convaincre petits et grands de passer un agréable moment au cinéma.
Il y a cependant un hic et il est de taille. Le récit est tellement lourd, moralisateur et manipulateur qu’il en devient indécent. Pratiquement tous les dialogues et les situations sont injectés de bons sentiments qui lèvent le cœur. Certes, il faut agir en famille (ensemble, c’est mieux), se servir de sa tête et pas seulement de ses poings, mordre dans la vie au lieu de survivre, etc. Mais est-ce une raison pour imposer ces sermons, aussi vrais soient-ils, au spectateur? Le film va même jusqu’à nous montrer deux gigantesques tours qui s’effondrent (écho au 11 septembre 2001), avant que le héros ne répète par la suite qu’il faut quitter l’obscurité pour embrasser la lumière et qu’une renaissance est possible en faisant le bien avec les autres… Est-ce l’équivalent d’un Esimésac animé et anglophone?
Bien entendu, tout cela passera inaperçu chez un jeune public qui ne cherche qu’à se faire divertir et qui n’aura probablement rien vu d’aussi excitant provenir d’un grand studio américain depuis belle lurette. The Croods est une sorte d’Ice Age avec des humains et suffisamment de potentiel pour être nominé à la prochaine cérémonie des Oscars. Pourtant, pourtant…
