22 mars 2013

Trois mondes ***

Film vu dans le cadre du festival Cinémania 2012

Al (Raphaël Personnaz) est issu d’une famille modeste mais son avenir semble assuré. Il va en effet épouser la fille de son patron dans quelques jours et prendre les rênes de l’entreprise. Pourtant, un soir de beuverie, il renverse un homme. Il décide de s’enfuir sans lui porter secours mais depuis sa fenêtre, Juliette (Clotilde Hesne) a tout vu. Elle cherche à en savoir plus sur le responsable de l’accident.

Réalisatrice: Catherine Corsini | Dans les salles du Québec le 22 mars (A-Z Films)

Avec Trois mondes, Catherine Corsini s'interroge sur le phénomène de la culpabilité sous un angle intéressant puisqu’aucun des protagonistes principaux n’est irréprochable (le responsable de l’accident prend la fuite, le témoin se tait, les proches de la victime veulent profiter de la situation, etc.). La volonté d’attribuer à chacun des parts d’ombre et de bonté est prometteuse, mais ne représente pas la seule qualité du film. La galerie de personnages est en effet très riche et Catherine Corsini (Partir) confirme ses qualités de réalisatrice (sobriété et justesse de la mise en scène, direction d’acteurs exemplaire).
Malheureusement l’écriture soulève quelques réserves. Les nombreux personnages sont certes parfaitement définis, mais leurs interactions sont plus contestables et Catherine Corsini semble avoir eu recours à certaines facilités pour arriver à ses fins. Elle s’abaisse alors à user d’effets d’écriture pour faire avancer l’action de manière trop artificielle, tout en laissant de surcroit certains personnages de côté en cours de route. Ce défaut, qui aurait pu être évité en limitant le nombre de protagonistes, consiste une réserve trop importante pour permettre à Trois mondes d’être considéré comme un grand Corsini. Cependant, l’indéniable talent de la réalisatrice nous donne envie de passer l’éponge!
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