10 mai 2013

Blackbird ***

Suite à une dispute, un adolescent renfermé (Connor Jessup) envoie des messages de menace en ligne. Il sera par la suite accusé de planifier une tuerie dans son école.

Réalisateur: Jason Buxton | Dans les salles du Québec le 10 mai 2013 (Équinoxe)

Les tragédies telles que celles de Colombine et Virginia Tech (ou plus près de nous Dawson et Polytechnique) ont marqué l'imaginaire collectif. Depuis, de nombreux cinéastes ont tenté de porter un regard sur ces évènements inconcevables. Si Gus Van Sant (Elephant) plaçait son récit au cœur d'un massacre, Jason Buxton se tourne vers une autre approche.
Le réalisateur canadien dont c'est le premier long métrage livre un film tout simplement poignant. Non seulement il trace le portrait nuancé d'un adolescent ostracisé, mais il pose également un regard sur une petite communauté plongée dans l'hypocrisie et la paranoïa. À partir d'une dispute entre jeunes, le réalisateur démontre comment la violence (ou la possibilité d'une action violente) prend le dessus sur toute forme de réflexion ou de dialogue. De son côté, le système répressif dans lequel vit l'adolescent ne laisse aucune place à l'écoute. Ainsi, il est en quelque sorte déjà coupable avant qu'un travail d'enquête ne soit réellement effectué.
Aidé d'une photographie (signée Stéphanie Weber Biron) qui traduit bien l'isolement que l'on peut ressentir face à une justice trop expéditive ou aux jugements d'autrui, le film parvient tout de même à être porteur d'une lueur d'espoir. Et si au-delà de la violence, il y avait des êtres humains?
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