21 juin 2013

1er amour ***

En vacances sur une île avec ses parents (Macha Grenon et Benoît Gouin), un adolescent (Loïc Esteves) s’intéresse fortement à une jolie voisine (Marianne Fortier) un peu plus âgée que lui.

Réalisateur : Guillaume Sylvestre | Dans les salles du Québec le 21 juin 2013 (Les Films Séville)

Après deux documentaires pertinents mais pas tout à fait au point (Durs à cuire, Sauvage), Guillaume Sylvestre s’attaque à la fiction avec 1er amour et cela lui fait du bien. Contrairement à d’autres de ses contemporains, le cinéaste n’a pas fait cinq films en un et ses inspirations ne sont pas trop perceptibles.
En transposant librement une nouvelle de l’écrivain russe Ivan Tourgueniev, le réalisateur dresse le portrait d’une jeunesse qui se cherche et qui est prête à presque tout pour se trouver. Fin analyste des mœurs de ses semblables, Sylvestre développe de beaux personnages en trois dimensions cachant secrets et mystères. Leurs interprètes, solides, passent avec réussite de la comédie au drame en quelques secondes seulement.
Si le récit se veut plutôt prévisible dans ses retournements de situations, la mise en scène appliquée permet de s’attacher à d’autres détails, significatifs ou pas. Il y a certes parfois abus de symbolisme dans cette comparaison entre l’Homme et les insectes, mais la nature arrive à se matérialiser à l’écran grâce à l’usage d’une superbe photographie et de paysages imposants. Le tout baigne dans une trame sonore en demi-teinte, à la fois légère et agressante, qui peut rappeler la musique des Rohmer des bons jours.
En citant Stendhal et Tolstoï, en remettant le goût de la littérature au cœur des préoccupations, 1er amour développe de nombreuses couches insoupçonnées et s’impose comme autre chose qu’un simple récit d’apprentissage, un peu à la manière du grandiose Ice Storm d’Ang Lee ou du sympathique The Way, Way Back, qui sortira prochainement sur nos écrans. Un peu plus d’émotions aurait permis au spectateur de sympathiser davantage avec les personnages mais qui sait, 1er amour est peut-être le premier vrai pas de Guillaume Sylvestre dans une longue et fascinante aventure qui le mènera loin.
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