24 août 2013

Livre: Les pas perdus

(Gilles Jacob, Flammarion, 174 pages)

Avec Les pas perdus, Gilles Jacob, actuel président du Festival de Cannes pour encore quelques années, propose au lecteur de l’accompagner dans ses souvenirs. Qu’on ne s’attende cependant pas à une biographie (il a déjà écrit par le passé La vie passera comme un rêve).L’auteur préfère suivre la trace de Georges Perec (et de son Je me souviens) en nous livrant quelques 496 souvenirs sous forme d’autant de flashs, sans chronologie particulière, débutant tous par “Je me souviens…”. Souvenirs d’enfance (et donc d’une France qui n’existe plus, Jacob étant né en 1930), souvenirs télévisuels ou publicitaires qui ne diront probablement pas grand chose aux lecteurs québécois (“Reviens Léon, j’ai les mêmes la maison”), souvenir personnels, mais aussi souvenirs de cinéphile bien entendu (“Je me souviens des génériques de Saul Bass”)... Souvent très courts (généralement trois ou quatre lignes, rarement une page) ces micro souvenirs aussi drôles qu’insignifiants, mais parfois familiers, donnent surtout l’occasion à Gilles Jacob de nous rappeler son amour des mots (en plus de ses livres consacrés au cinéma, il a par le passé écrit un roman et a suivi des études de lettres). Certaines des entrées amusent, d’autres intriguent ou se succèdent de manière savoureuse. L’ensemble se dévore à grande vitesse et avec un plaisir constant, avant de se laisser oublier très vite… comme les souvenirs d’un autre.
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