Au Chili, Jamie (Michael Cera), un touriste américain, invite contre son gré une touriste excentrique répondant au nom de Crystal Fairy (Gaby Hoffman) dans un voyage à travers le pays, avec pour objectif de trouver un cactus aux propriétés hallucinogènes.
Réalisé par Sebastián Silva | Dans les salles du Québec le 23 août 2013 (Métropole Films Distribution)
C’est en attendant de pouvoir tourner Magic Magic (également avec Michael Cera qui vivait alors dans la maison du réalisateur), que Sebastián Silva a réalisé Crystal Fairy. Le contexte de production particulier se fait ressentir, le film cultivant volontairement un rythme relâché et une intrigue errante.
De fait, si les grandes lignes du scénario furent écrites, les dialogues ont été improvisés au fil des prises. Le résultat n’est pas toujours convaincant car, si quelques beaux moments naissent de ces improvisations, les acteurs radotent souvent des inepties pendant plusieurs longs passages. Ceci dit, cette insignifiance est à l’image de leurs personnages, jeunes adultes qui parcourent le pays sans but précis. D’ailleurs, Crystal Fairy n’est pas un film qui mise sur sa narration, mais plutôt sur sa capacité à recréer une ambiance discrète, à la fois mélancolique et légère.
L’air de rien, Silva installe les bases de son discours qui, progressivement, finit par défier les attentes. Loin de se limiter à un message attendu et moralisateur sur l’acceptation de l’autre, il établit une dynamique bien sentie sur les capacités d’intériorisation et d’extériorisation de soi. C’est là qu’il surprend le plus. Son film aux allures de projet sans véritables intentions prend ainsi rétrospectivement sens dans son dernier tiers. Pour le spectateur le parcours n’est peut-être pas sans accrocs, mais il en vaut finalement la peine.
