3 septembre 2013

DVD: The Lords of Salem ***½

(réalisé par Rob Zombie ; DVD/BR disponibles au Québec chez Alliance Vivafilm le 3 septembre 2013)

Heidi (Sheri Moon Zombie), qui anime une émission à la station de radio locale, reçoit un jour une étrange boite contenant un vinyle. À l’écoute, le disque provoque chez elle d’étranges sensations. Est-elle en train de perdre la raison?
Avec The Lords of Salem, Rob Zombie confirme à ceux qui en douteraient encore que son statut de cinéaste n’est aucunement usurpé. Après des premiers films maniant les excès avec dextérité (House of 1000 Corpses et (surtout) The Devil’s Rejects) il nous livre une dernière oeuvre à la mise en scène dans un premier temps volontairement plus sobre. D’un classicisme presque Carpenterien par moments, il joue la carte de la lenteur, de l’ambiance nocturne citadine, et excelle dans sa restitution du quotidien de l'héroïne partagée entre son activité nocturne d’animatrice radio, son chien et sa logeuse trop sympathique pour ne pas être inquiétante. La musique, qu’il s’agisse de créations originales très atmosphériques ou de compositions existantes (du Requiem de Mozart à plusieurs morceaux des Velvet Underground), n’est pas étrangère à l’intérêt du film et contribue incontestablement à plonger le spectateur dans l’ambiance souhaitée par le réalisateur.
Une fois installés son intrigue et ses personnages, Rob Zombie se fait cependant un peu plus inégal et alterne l’excellent (jamais trois vieilles dames trop sages squattant une cage d’escalier n’ont semblé aussi inquiétantes) et le moins bon (un meurtre à la poêle à frire qui n’arrive pas pleinement à la hauteur de ses intentions). Cependant, l’évolution de sa mise en scène nous conduit vers des dernières minutes frôlant régulièrement le kitsh mais demeurant toujours très réjouissantes car visuellement impressionnantes.
Malgré quelques petits accrocs que l’on oublie vite en raison des qualités de l’ensemble, The Lords of Salem vient donc s’ajouter à la liste des films fantastiques qui auraient fortement mérité une projection en salles (au moins à l’occasion d’un grand festival montréalais estival consacré au cinéma de genre!). Il faudra malheureusement se contenter du DVD!
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