Lors d’un séjour en famille à Walt Disney World, Jim (Roy Ambramsohn) commence à halluciner, ce qui aura des répercussions fâcheuses sur le reste de son quotidien.
Réalisateur : Randy Moore | Dans les salles du Québec le 25 octobre 2013 (Mankurt Media)
Tourné illégalement dans le célèbre parc d’attraction sans l’accord de Disney (qui n’a pas voulu décrier le long métrage pour ne pas que les projecteurs soient braqués sur ce projet peu orthodoxe), Escape From Tomorrow suscite l’intérêt. Son sujet pique rapidement la curiosité et l’utilisation de merveilleuses images en noir et blanc en met plein la vue. Les premières minutes confirment d’ailleurs ces espoirs. Comme chez David Lynch, la réalité est troublée par le rêve, le désir et le fantasme, ce qui donne plusieurs moments à la fois drôles et inquiétants, où le protagoniste délire en croyant avoir perdu la tête. L’angoisse devient même de plus en plus palpable grâce à la musique cruellement ironique d’Abel Korzeniowski.
Pourtant, la mécanique se dérègle assez rapidement. Les répétitions sont nombreuses, tout comme les fautes de goût, autant au niveau des situations (combien de fois le héros sera malade?) que du scénario. Ce dernier s’éparpille au bout d’une demi-heure, devient psychotronique tout en flirtant avec la science-fiction et laisse trop souvent le suspense en plan pour embrasser la comédie satirique. Cet humour primaire est insuffisant pour recoller tous les morceaux et ce, malgré une conclusion qui ramène tout le monde dans le droit chemin.
Que faut-il retenir de cet essai réalisé avec habileté mais sans génie par Randy Moore et qui comporte de nombreux personnages dont les acteurs ne sont pas toujours bien dirigés? Qu’il est tout à fait possible de faire beaucoup avec un budget rachitique, surtout lorsque l’imagination est bien présente. C’est le cas pour ce film qui aurait pu faire un excellent court métrage. Malheureusement, ses belles idées et sa prémisse extrêmement originale peine à pallier tous ses défauts!
