25 octobre 2013

The Counselor (Le conseiller) ***

Un avocat (Michael Fassbender) s’implique dans une affaire de drogues alors qu’il prépare son mariage avec sa femme (Penélope Cruz).

Réalisé par Ridley Scott | Dans les salles du Québec le 24 octobre 2013 (20th Century Fox)

Les noms qui figurent au générique de The Counselor sont impressionnants : Ridley Scott à la réalisation (s’il n’est peut-être plus ce qu’il a été, il a fait plusieurs films importants), un casting d’acteurs regroupant presqu’une dizaine de grosses figures et, surtout, Cormac McCarthy au scénario. Le maintenant mythique écrivain américain s’est déjà retrouvé au cinéma – l’adaptation des Coen (No Country for Old Men) étant l’incursion la plus marquante à ce jour – mais c’est la première fois qu’il signe le scénario d’un film.
Le résultat est un texte dominé par les dialogues dont le caractère évoque le film noir. McCarthy, à son habitude, dresse un portrait dépité de l’Amérique contemporaine. Il reprend plusieurs thèmes chers qu’il imbrique l’un dans l’autre avant de les révéler un par un. Ainsi, par exemple, la dynamique des sexes, apparaissant d’emblée comme dominée par les hommes, se révèle plus complexe. Cette manière d’entremêler adroitement ces concepts dans son récit permet à l’écriture de détonner fortement dans le milieu hollywoodien.
À la réalisation, Ridley Scott est moins convaincant. Il donne à son film une allure classique et consensuelle qui ne sied que très rarement au texte. L’humour noir étant sous-jacent aux dialogues, le réalisateur transforme son film en farce excentrique et reste superficiel par rapport aux concepts moraux évoqués. Scott semble d’ailleurs plus intéressé par ses acteurs que par le texte. Malheureusement, leurs performances alternent entre le meilleur et le pire. Plusieurs rôles importants se trouvent dans le deuxième camp, leurs interprètes, loin d’être incompétents, étant des choix malavisés.
En fin de compte, le scénario de The Counselor peut tout de même être apprécié si on ne s’arrête pas à l’image... mais il aurait mieux été servi par un autre cinéaste!
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