Dans la forêt tropicale congolaise, le peuple Yaka vit au jour le jour. Il voit sa tranquillité menacée par les propriétaires terriens, les esprits malins et une compagnie forestière qui risque à tout moment de détruire son village.
Réalisatrice : Linda Vastrik | Dans les salles du Québec le 18 octobre 2013 (EyeSteelFilms)
Filmé sur une période de sept ans (2005-2012) parmi les habitants du peuple Yaka, le documentaire de la réalisatrice suédoise Linda Vastrik, s'inscrit dans une démarche ethnographique. Cependant, bien que le film se penche de manière souvent descriptive sur les mœurs et les croyances de cette population vivant en marge de la société conventionnelle, on sent chez la cinéaste un désir de rendre hommage à ces hommes et ces femmes.
Linda Vastrik compose son documentaire autour des paroles de la tribu Yaka. Ainsi on apprend avec leurs propres mots les légendes qui ont mené à la création de leur communauté. La cinéaste, également à la caméra, saisit des moments quotidiens (chasse aux anguilles ou aux crocodiles, naissances, cérémonies aux esprits) qu'elle mêle habilement aux discours d'hommes et femmes qui s'expriment sur leur vie et de la place importante qu'occupent les esprits parmi eux.
L'un des aspects intéressants dans la démarche de la réalisatrice est son implication personnelle dans son sujet. Les habitants du petit village sont tous conscients d'être filmés. Ils font souvent référence à la caméra et nomment affectueusement la réalisatrice (qui semble parler la langue) à l'écran. On sent la nécessité chez Linda Vastrik de transmettre la beauté des croyances Yaka et surtout son besoin de donner la parole à un peuple à l'avenir incertain. La menace de la construction d'une route par une compagnie forestière risque en effet de forcer les Yaka à quitter la forêt. Ainsi, le film demeurera peut être l'un des seuls témoignages filmés de l'existence d'un peuple fort et fantastique.