4 octobre 2013

La tête en l'air (Arrugas) **

À l'apparition des premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer, Emilio est placé dans un centre de santé pour personnes âgées. Aidé de Miguel, un des pensionnaires, il essayera de cacher la progression de sa maladie afin de ne pas être placé au dernier étage.

Réalisation : Ignacio Ferreras | Dans les salles du Québec le 4 octobre 2013 (AZ Films)

Animateur sur des films d'animation tel que l'Illusionniste (Sylvain Chomet), Ignacio Ferreras signe avec La tête en l'air son premier long métrage d'animation. Traitant de sujets comme la vieillesse, la maladie et la perte d'autonomie, le film pose un regard sombre sur l'environnement des centres de santé. L'univers que présente le réalisateur est froid, sans fantaisie ni joie de vivre et le centre dans lequel Emilio passe ses jours (il y mourra probablement) est dépeint comme un lieu où les habitants sont traités comme du bétail ; ils sont nourris, lavés, et ont droit à de bonnes doses de médicaments sur une base quotidienne. Ferreras ne cherche certes pas à enjoliver ou à voiler la réalité de la solitude qui accompagne la vieillesse mais la structure du montage basé sur la répétition de certains moments (les repas à la cantine, les crises d'Emilio) finit par alourdir le récit. De plus, le format de long-métrage n'est pas idéal. Le scénario souffre de longueurs et l'humour n'arrive pas à trouver le ton juste entre cynisme et critique sociale.
Cependant, si la distance entre la forme et le sujet (on associe souvent film d'animation et fantaisie) déstabilise de prime abord, elle finit par servir le propos et permet au réalisateur de prouver qu'il est possible de faire des films d'animation pour adultes.
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