4 octobre 2013

Parkland **½

Le 22 novembre 1963 la ville est en effervescence en raison de la visite de JFK. Soudain, une balle se fait entendre, le président s’écroule, et la vie de citoyens anonymes prend une nouvelle tournure…

Réalisateur: Peter Landesman | Dans les salles du Québec le 5 octobre 2013 (Remstar)

Le début du film parvient avec un certaine efficacité à nous plonger dans l’excitation d’une journée presque ordinaire, celle de la venue du Président Kennedy à Dallas. L'activité de certains (les services secrets, le personnel médical de l'hôpital) est dans un premier temps habituel, alors que pour Abraham Zapruder (Paul Giamatti), le voyage présidentiel est une bonne raison pour sortir sa caméra… De son côté, celle du réalisateur Peter Landesman est mobile, utilise des longues focales et donne l’impression (avec parfois un peu trop une sensation d’artifice) de filmer l’action sur le vif, en respectant l’excitation, l’effervescence puis l’agitation faisant suite au drame. L’action passe d’un personnage à un autre, d’un lieu à un autre, et nous entraîne à merveille dans le tourbillon des conséquences directs de l'événement traumatique. Chaque individu voit son train train quotidien éjecté de sa vie l’espace de quelques jours et Peter Landesman restitue parfaitement cette somme de mini chamboulements.
Malheureusement, après avoir observé une sorte de magma formé d’individus, il semble vouloir quitter cette approche pour essayer de les isoler. Il use alors d’effets musicaux en contradiction totale avec le sens de sa mise en scène et d’effets mélodramatiques individuels qui peinent à venir se greffer sur le drame national.
Voir un tel événement sous le regards d’une somme d'individus très différents était intéressant. Malheureusement, en voulant coller au plus près à un trop grand nombre de personnages pour en faire ressortir la douleur personnelle (Jackie Kennedy ou les proches de Lee Harvey Oswald font également partie du lot), le réalisateur ne parvient qu’à rendre sa démarche artificielle. S’il avait continué à passer sans excès de psychologie d’un personnage à l’autre, d’un traumatisme à l’autre, d’une douleur à l’autre, d’un doute à l’autre en conservant durant 1h30 le même rythme, il aurait paradoxalement été plus proche de son but et il aurait probablement réussi le portrait d’un groupe de personnes reliées par un même événement. À la place, il passe à côté de tous ses portraits individuels... et à côté de son film!
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