(réalisé par Jeffrey Friedman et Rob Epstein ; DVD et Blu-ray disponibles au Québec chez Seville le 5 novembre 2013)
En 1972, Linda Boreman (Amanda Seyfried), une jeune femme ayant reçu une éducation très stricte, devient grâce à l’aide de son mari un véritable phénomène en s’imposant comme la première star du cinéma pornographique, Linda Lovelace. Mais l’envers du décors est bien sombre...
La direction artistique et la direction photo nous propulsent directement dans les années 70, aux côté d’une Linda Lovelace bien plus mignonne que l’originale (qui fut plus appréciée pour sa capacité à faire disparaître les pénis que pour son physique). Qu’à cela ne tienne, le film n’est pas un documentaire sur la vie de l’actrice mais une oeuvre de fiction s’en inspirant. D’ailleurs, le scénario ne respecte pas scrupuleusement la réalité ni la complexité du parcours de Linda Boreman. Pourtant, la simplification n’est peut-être pas une mauvaise chose. En limitant l’importance de son combat contre la pornographie (assez ambiguë… peut-être a-t-elle d’ailleurs été exploitée aussi bien par les militants anti-pornographie que par l’industrie pornographique), le film peut se permettre d’accorder plus de place à la problématique des violences conjugales et aux méfaits d’une éducation trop stricte (qui, associée à une vision trop naïve du monde, peut avoir des effets déplorables). Ces aspects de Lovelace sont d’ailleurs probablement les plus intéressants du film. La dénonciation de l’usage de la femme comme objet au service du bon vouloir de son mari justifie d’ailleurs probablement l'équilibre qu’ont réussi à trouver les réalisateurs entre l’érotisme (qu’un tel sujet ne permet pas d’éviter) et la retenue (que la thèse du film imposait). Si l’on ajoute à cela la prestation irréprochable d’Amanda Seyfried, nous comprendrons que malgré son aspect un peu trop édulcoré, Lovelace est une réussite relative mais indéniable, qui aurait largement mérité une sortie en salle (et oui… la liste des films concernés commence à être longue!).
