L’actrice Liv Ullmann parle de sa relation avec le cinéaste Ingmar Bergman.
Réalisateur : Dheeraj Akolkar | Dans les salles du Québec le 20 décembre 2013 (Le Cinéma du Parc)
S’il y a un couple mythique qui a marqué le septième art, c’est bien celui formé par Ingmar Bergman et Liv Ullmann. Bien qu’ils ne soient demeurés ensemble que cinq ans, leur relation professionnelle s’est échelonnée sur 12 films.
C’est ce que raconte ce joli documentaire de Dheeraj Akolkar qui, à coup d’archives, fait revivre cette époque où les chefs-d’œuvres cinématographiques se succédaient. De sa voix douce et enivrante, Liv Ullmann ensorcelle, même si ses propos ne sont pas toujours tendres envers son ancien amoureux, le créateur des Fraises sauvages ne semblant pas nécessairement doué pour les relations interpersonnelles.
Structuré en chapitres se répondant allègrement (amour, dépression, amitié, etc.), l’ensemble alterne entre les confessions de la muse et les extraits du maître. Les liens peuvent manquer d’unité mais ils demeurent toujours clairs. La mise en scène, très sage, est heureusement ponctuée de superbes images des régions scandinaves, avec leur lumière si particulière.
Cinquante années après leur rencontre, c’est avec émotion et fragilité que la comédienne lève le voile sur sa relation avec le célèbre metteur en scène. Si l’on sent malgré tout une distance, un énorme jardin secret que l’interprète décide de garder pour elle (ce qui est normal), le long métrage donne le goût de revoir les grandes fresques de son auteur, en commençant par Persona et Shame, dont les extraits illustrent abondamment cet essai. Il faudra probablement plus qu’un documentaire pour bien cerner l’état d’esprit de l’homme derrière Le septième sceau, mais Liv & Ingmar est une introduction tout à fait recommandable.
