Dom Hemingway (Jude Law) sort de prison après 12 ans. Il retrouve alors de vieilles connaissances et essaie de renouer avec sa fille, qui ne veut plus entendre parler de lui.
Réalisateur: Richard Shepard | Dans les salles du Québec le 18 avril 2014 (Fox Searchlight)
Le premier plan annonce tout de suite la couleur: Dom Hemingway semble d’emblée fait pour permettre à Jude Law de cabotiner sans crainte. Voyou vulgaire avec un accent à couper au couteau, son personnage lui donne l’occasion d’en faire des tonnes, mais comme il est talentueux, il parvient à constamment à frôler le trop plein sans jamais dépasser la limite. L’ensemble du film est d’ailleurs à cette image. La mise en scène, qui lorgne du côté de Guy Ritchie (période pré-Sherlock) évite tout de même d’aller trop loin dans la copie et reste sage dans l’utilisation des effets. Cela n’empêche cependant pas Richard Shepard de prendre quelques risques, ce qui lui permet même de nous offrir un moment d’anthologie (la scène de l’accident)! Cela associé à la qualité du casting, à la verve britannique, aux dialogues qui font mouche et à l’humour décalé parvient au final à former un ensemble très agréable… du moins pendant la première heure! Lorsque certains éléments plus dramatiques prennent de l’importance (le rapport à la famille), le résultat se fait en effet beaucoup plus laborieux: la volonté d'intégrer une petite douche de réflexion au divertissement n’est pas vraiment convaincante!
Malgré ces dernières minutes, Dom Hemingway n’en demeure pas moins un petit film british fort agréable. Certes, le résultat est plus plaisant que brillant, mais voir un acteur talentueux comme Jude Law contrôler avec autant de plaisir communicatif son cabotinage suffirait presque à notre bonheur. Il nous donne en tout cas envie de conseiller ce fort agréable Dom Hemingway.