Will Caster (Johnny Depp), un éminent scientifique qui travaille à la conception d'une intelligence artificielle capable de sensations, est victime d'une attaque terroriste orchestrée par un groupe anti-technologie. Alors qu'il est à l'article de la mort, sa femme Evelyn Caster (Rebecca Hall) décide de le sauver en téléchargeant son cerveau dans un ordinateur.
Réalisé par Wally Pfister | Dans les salles du Québec le 17 avril 2014 (Warner Bros. Canada)
Directeur de la photographie pour Christopher Nolan, Wally Pfister a la chance, pour son premier film en tant que réalisateur, d'avoir la bénédiction de son collègue et d'être accompagné d'une série d'acteurs de renoms. Pourtant, si Transcendance a tout d'un projet d'envergure, le réalisateur néophyte est loin de réussir à accomplir la tâche.
Il faut noter que la première faute majeure du film n'est pas de lui. Si Transcendance rêve d'être un thriller paranoïaque sur les ratés de la technologie, le scénario aux enjeux bâclés et aux dialogues risibles ne réussit ni à installer un suspens, ni à proposer un discours sur son sujet. Loin d'être étayés, les personnages changent de mentalité au gré du récit sans réussir à lui insuffler un peu de vie. Malgré son désir de multiplier les moments forts, le scénario tombe à plat en raison d'une construction dramatique faible et arbitraire.
Pfister, manquant visiblement d'expérience, est incapable de dynamiser le récit. La mise en scène est foncièrement statique, terriblement impersonnelle et manque de rythme. Les acteurs, eux, semblent perdus, sans direction. Le duo principal, composé de Johnny Depp et de Rebecca Hall, les deux parfaitement compétents ailleurs, est insipide. Il ne faut pas se méprendre, Pfister a les meilleures intentions, mais le projet, qui n'avait déjà pas beaucoup de potentiel sur papier, le surpasse. Directeur de la photographie talentueux, il a tout à réapprendre en tant que réalisateur : Transcendance multiplie les erreurs dont, on l'espère, Pfister apprendra pour le futur.