20 juin 2014

Ida ***½

Avant de prononcer ses vœux, Ida (Agata Trzebuchowska) part à la rencontre de sa tante, seule survivante de sa famille. Elle découvrira ses origines.

Réalisateur: Pawel Pawlikowski | Dans les salles du Québec le 20 juin 2014 (EyeSteelFilm)

Dès les premiers instants, les images sublimes nous subjuguent, même si le choix du cadre peut déstabiliser: les personnages sont relégués en bas de l’image et les ¾ supérieurs restent vides. Heureusement, cette petite touche de symbolisme religieux disparaît lorsque l’héroïne quitte le couvent pour le monde extérieur.
Le cadre se fait alors plus classique, mais l’image reste toujours aussi belle dans son austérité. Un bel équilibre est d’ailleurs vite trouvé entre ces deux caractéristiques. Cela permet de compenser la rareté des dialogues par la force des images qui traduisent aussi bien le milieu dépeint qu’elles charment le spectateur.
Mais l’image permet également de nourrir de sa force le double portrait que nous propose Pawel Pawlikowski. Elle nous aide à percer l’âme de ces deux femmes à la recherche d’un passé (pour l’une) et d’une réparation (pour l’autre), interprétées par deux actrices en état de grâce.
Malheureusement, lorsqu’un élément tragique intervient, le fragile équilibre qui caractérisait le film est un peu mis à mal et empêche au final Ida de remplir toutes ses promesses, son excès d'application devenant de plus en plus prégnant.
La magie disparaît alors en partie, mais Ida n’en demeure pas moins un film dont la grande beauté envoûte le spectateur d’un bout à l’autre. Il ne lui manque que le petit quelque chose qui aurait pu en faire un chef d’oeuvre… mais il n’en est vraiment pas passé loin!
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